Arrestation de Sonko : affrontements et réseaux sociaux bloqués

Visé par une plainte pour viol depuis février dernier, Ousmane Sonko s’était rendu mercredi au palais de justice de Dakar pour répondre à une convocation du juge d’instruction Mamadou Seck. Il sera ensuite arrêté mais pas pour l’histoire de viol. On lui reprocherait des faits de troubles à l’ordre public parce qu’il s’était rendu en cortège au tribunal. Pour le ministre de l’intérieur il y a actuellement une interdiction des rassemblements à cause de la pandémie du nouveau coronavirus. « Tout le monde doit s’y conformer. D’autres l’ont fait. Je me demande pourquoi il y aurait une exception » a-t-il déclaré sur RFM.

Mort du jeune Cheikh Coly

L’arrestation du leader des Patriotes a provoqué des affrontements entre forces de l’ordre et partisans de l’opposant à Dakar et en Casamance. A Dakar, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes contre des groupes de jeunes qui leur lançaient des pierres. Les heurts ont eu lieu pendant une partie de la journée. Des magasins auraient été victimes de pillage selon les réseaux sociaux et des médias du pays. Hier jeudi 04 mars, dans l’après midi, des policiers étaient aux prises avec un groupe d’étudiants qui leur envoyaient des morceaux de parpaings depuis les locaux du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud).

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Les hommes en uniformes ont encore usé de grenades  lacrymogènes tout en leur renvoyant les cailloux. On ignore pour l’heure s’il y a eu des blessés ou des arrestations à Dakar. Aucun bilan n’a été dressé. A Bignona en Casamane les manifestations ont provoqué la mort du jeune Cheikh Coly qui avait seulement 20 ans. Un commandant de gendarmerie qui a requis l’anonymat, confirme la nouvelle et ajoute qu’on ignore encore tout de la cause de décès. Une enquête est cependant en cours, a-t-il fait savoir. Le site netblocks.org a annoncé le blocage de plusieurs réseaux sociaux hier jeudi.

« Il fait maintenant l’objet d’un mandat d’amener« 

Il s’agit notamment de Facebook, de Whatsapp, de Télégram et de la plateforme Youtube. Le signal de Walf TV et de Sen TV avait déjà été suspendu parce qu’on leur reprochait de diffuser en boucle les images des troubles nés de l’arrestation du leader du Pastef qui doit d’ailleurs être entendu aujourd’hui sur les accusations de viol. Il « fait maintenant l’objet d’un mandat d’amener. Il sera conduit demain de gré ou de force chez le magistrat instructeur. Il n’est pas maître de son destin » alertait hier jeudi Abdoulaye Tall, l’un de ses avocats.

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