A la conférence nationale des forces vivres de la nation de février 90, le Bénin n’a pas vaincu la véritable fatalité. C’est ce que tente de faire savoir l’ancien syndicaliste Jacques Ayadji dans sa tribune publiée ce jeudi 18 mars 2021. Il pense que les participants à cette conférence n’ont fait que régler le problème de l’heure. Ce faisant, ils n’ont pas vaincu la vraie fatalité et elle continue de hanter tous les régimes qui se sont succédé.
«Prenant le contre-pied de la formule consacrée selon laquelle nous avons vaincu la fatalité (!?), je veux bien poser la question de savoir, si de quinquennat en quinquennat, des faits et situations ne prouvent pas le contraire ? Quelle fatalité avons-nous donc vaincue au juste ? », écrit le directeur des Infrastructures de Patrice Talon. En réponse, il estime que seule la fatalité de ce moment-là a peut-être été vaincue. Et lors de cette conférence, les participants ont oublié «la véritable fatalité qu’est la paupérisation poussée des populations ». Pour lui, le manque d’eau potable, de pistes de desserte rurale, de centres de santé et de plateaux techniques appropriés, d’infrastructures scolaires et d’enseignants de qualité en effectifs suffisants et d’opportunités économiques interpelle toujours les Béninois. Et cela suffit pour qu’on cesse de se bomber le torse d’avoir vaincu une quelconque fatalité.
Il se demande si «la prise en charge réelle de la jeunesse déboussolée, par la création d’emplois et de richesse qui la rassure et lui donne d’espérer un mieux-être, avec en point de mire un avenir radieux, ne demeure-t-elle pas une préoccupation majeure, pour ne pas dire un casse-tête ? ». Pour en déduire qu’il y a eu «au départ, un problème de mauvais casting, de mauvaise appréciation et de prise d’option dans la précipitation avant, pendant, voire après la conférence ». Il soutient que le comité préparatoire, présidé par maître Robert Dossou, n’a pas réussi à faire inviter à ces assises, tous ceux qui devraient y être véritablement. Pour lui, le comité n’a fait qu’appel à ceux qui, «ayant maille à partir avec le régime autocratique d’alors, s’étaient exilés et à quelques personnalités en vue, à l’extérieur et à l’intérieur du pays, à des membres d’organisations et de structures socioprofessionnelles, qu’à de vrais représentants de toutes les couches sociales importantes du pays ».
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