Des serveurs de bitcoins alimentés par un puits de pétrole créent la polémique

Le Bitcoin est au cœur d’une polémique après la diffusion d’une vidéo montrant des serveurs de la monnaie électronique alimentés par un puits de pétrole dans l’Est du Texas (USA). L’auteur de la vidéo n’est autre que le cofondateur de Giga Energy Solutions, une société de minage de bitcoins. Matt Lohstroh a mis l’enregistrement sur Twitter le 08 février dernier. Quand Eric Holthaus, chroniqueur et météorologue américain l’a retweeté le 05 mars dernier, il avait clairement l’intention de dénoncer la pratique.

« De l’Eco-fascisme »

La preuve, dans ses commentaire, il qualifiait ce procédé « d’éco-fascisme ». En réalité, ce que fait la société de Matt Lohstroh est du minage de bitcoins. Pour y arriver, des ordinateurs très puissants et des  systèmes de refroidissement sont mis à contribution. Ils sont regroupés dans des fermes à bitcoins qui consomment énormément d’énergie. La vidéo en est la preuve, puisque des dizaines de serveurs étaient reliés à ce puits de pétrole.

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Les personnes qui pratiquent le minage de bitcoins résolvent des calculs complexes pour valider des transactions dans la monnaie électronique. l’objectif est de sécuriser le réseau d’échanges. Ces personnes reçoivent comme récompense des commissions sur les transactions validées ou de tout nouveaux bitcoins. Le fait de miner cette monnaie électronique a selon Eric Holthaus, un impact environnemental. En effet, l’électricité dont on a besoin pour miner le Bitcoin provient en grande partie des sources d’énergie fossiles comme le pétrole, le charbon et le gaz naturel.

Selon les explications de Christian Stoll, chercheur spécialiste des cryptomonnaies à l’université technique de Munich, quand le prix du bitcoin est en hausse, les mineurs gagnent plus et augmentent leurs activités de minage et par conséquent la consommation d’électricité. « D’après une étude récente [estimant la consommation en énergie pour un prix du bitcoin à 42 000 dollars, soit environ 35 000 euros, NDLR], cette avidité en énergie, traduite en empreinte carbone, deviendrait alors comparable aux émissions de gaz à effets de serre de la ville de Londres » a déclaré M Stoll.

C’est « de l’énergie perdue »

Il reconnaît cependant que le bitcoin représente moins de 1% des émissions mondiales de CO2 aujourd’hui. Si son empreinte carbone continue d’augmenter à la vitesse actuelle, il y aura de quoi s’alarmer, concède-t-il par ailleurs. Matt Lohstroh, défend de son côté le procédé de minage de la cryptomonnaie. Interrogé par The Independent, il explique que sa société Giga Energy Solutions contactait les producteurs de pétrôle pour les convaincre de la laisser récupérer leur excédent de gaz. C’est donc de l’énergie perdue qu’utilise son entreprise pour miner les cryptomonnaies.

De toutes les façons, ces excédents sont brûlés par des torchères ou rejetés dans l’atmosphère, arguent-ils. Ce qui augmente de son point de vue, les émissions de gaz à effet de serre. En récupérant donc ces énergies perdues, Matt Lohstroh dit contribuer à la réduction de l’émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

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