L’ONG Amnesty International a publié sur son site ce mercredi 31 mars 2021, un communiqué intitulé «Bénin. Opposants et voix critiques en détention à l’approche de l’élection présidentielle ». Dans ce communiqué, l’ONG indique qu’elle a recensé environ une douzaine d’opposants interpellés, condamnés ou emprisonnés cette année avant la présidentielle. Elle lance aussi un appel au gouvernement pour qu’il n’y ait pas de coupure d’internet le jour du scrutin présidentiel prochain.
Cette organisation relève que une douzaine d’opposants et voix critiques sont en détention ou soit ont été interpellés à l’approche de l’élection présidentielle. Parmi ces opposants, se retrouvent entre autres, Bio Dramane Tidjani, Mamadou Tidjani, Abdoul Razak Amadou (libre depuis le 25 mars), tous membres du parti d’opposition Les Démocrates. En plus, elle n’a pas occulté le cas Reckya Madougou, candidate recalée du parti, Les Démocrates. Selon Fabien Offner, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, «alors que l’élection présidentielle se tient dans une dizaine de jours, certains opposants ont été arrêtés et inculpés sur la base de motifs imprécis, et sont détenus sans respect de certains de leurs droits ».
Mieux, l’ONG déplore les conditions de détention de ces opposants. Les autorités béninoises doivent protéger celles et ceux qui exercent leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique et respecter le droit à un procès équitable de tous les opposants et voix critiques qui font l’objet de procédures pénales, a déclaré Amnesty International mercredi 31 mars 2021. «Les autorités béninoises doivent non seulement respecter le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique, mais elles doivent également s’assurer de la sécurité de toutes les personnes exerçant ces droits et protéger leur droit à la vie et à l’intégrité physique et mentale», a précisé Fabien Offner. Amnesty International n’a pas occulté le cas de l’ancien ministre des sports, Galiou Soglo, attaqué le 5 février 2021 alors qu’il se rendait dans sa ferme par des individus non encore identifiés. La victime désormais évacué, aurait confié au chercheur de l’ONG qu’il fait l’objet d’une filature depuis plusieurs années. Cette ONG dans son communiqué charge aussi la loi sur le numérique, parce que c’est elle qui ouvre le champ aux interpellations observées çà et là.
Un appel aux autorités
En dehors des arrestations d’opposants et de voix critiques, Amnesty International craint qu’internet ne soit bloqué pendant l’élection comme ce fut le cas lors des élections législatives du 28 avril 2019, violant le droit à la liberté d’expression. Elle a saisi l’occasion pour lancer un appel aux autorités du Bénin. «Nous appelons les autorités béninoises à s’abstenir de bloquer internet avant, pendant et après l’élection présidentielle du 11 avril », lance Fabien Offner. Pour lui, «une telle pratique viole le droit à l’information consacré à l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, et contrevient aux Directives sur l’accès à l’information et les élections en Afrique ».
Laisser un commentaire