L’élection présidentielle du 11 avril 2021 a eu lieu, la Cour constitutionnelle a proclamé les résultats provisoires donnant gagnant au premier tour, le duo Patrice Talon – Mariam Chabi Talata. Sur l’émission Bénin libre, l’activiste Kemi Seba a opiné sur le scrutin présidentiel et le premier quinquennat de Patrice Talon. Pour l’activiste qui est devenu persona non grata dans plusieurs pays de la sous-région pour ses critiques virulentes, le président Patrice Talon a porté un gros coup aux libertés.
Selon lui, le vote est l’expression du pouvoir au peuple qui donne sa voix a un candidat, mais quand les gens meurent dans le cadre électoral « parce qu’il estime qu’on vit dans une dérive liberticide et que l’armée est envoyée pour réprimer cela, ça ne va pas dans le sens du pouvoir au peuple ». Pour Kemi Seba, ce qui se passe est au Benin un drame. Bien qu’il ait reconnu que le gouvernement actuel ait fait assez de progrès sur le plan infrastructurel, il estime toutefois qu’il « ne peut y avoir de développement si on met en avant le développement matériel ou le développement infrastructurel et qu’on laisse de côté le développement humain ».
L’opposition va dans le mauvais sens
Il est bien vrai selon lui, qu’on a aujourd’hui des routes, mais « les routes de nos langues, les routes de nos esprits, les routes de nos cœurs sont brisées » a-t-il déploré. « On est revenu à l’époque des heures les plus sombres, le Bénin a été le symbole du multipartisme (…), aujourd’hui nous sommes revenus dans un autoritarisme », a ajouté le pourfendeur du système France-Afrique.
Concernant l’opposition béninoise, l’activiste a indiqué avoir assez de choses à dire sur elle et à lui reprocher. Pour lui, depuis des années, l’opposition fait des choses qui ne vont pas dans le bon sens, et ce sont ces choses qui ont abouti à l’avènement de Patrice Talon. Il en veut pour preuve la présentation de Lionel Zinsou en 2016, qui selon lui est un représentant de la France. C’est une faute qui est imputable à Yayi Boni, a soutenu l’activiste.
Talon doit écouter le peuple
Sur le plan économique, il reproche au président de la République ce qu’il appelle le « Kagamisme » ou le « tanlonisme », cette manière de faire qui consiste à privatiser tous les secteurs vitaux de l’économie du pays afin de les ramener à soi. Selon Gilles Robert Capo Chichi, de son vrai nom, les véritables ennemis de Patrice Talon sont les gens autour de lui, qui lui disent que tout ce qu’il fait est bien. Il a par ailleurs conclu son émission en invitant le chef de l’Etat à écouter le peuple qu’il dirige.
Répondre à Géraud Annuler la réponse