Après le décès en 2009 de l’ex-président gabonais Omar Bongo, deux juges parisiens avaient ouvert une enquête sur les conditions dans lesquelles il a acquis un très important patrimoine immobilier et mobilier a été acquis en France. Les enquêtes avaient même poussé à une perquisition dans une villa appartenant à la famille de Bongo à Nice. L’acquisition de ces biens par la famille de l’ex-président avait commencé depuis les années 90. Les enquêtes impliquaient également le président congolais Denis Sassou Nguesso, le président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang, et des membres de leur entourage.
Dans ce dossier qualifié des « biens mal acquis », une nouvelle étape a été engagée avec la mise en examen le 11 mai dernier de la principale banque française et européenne BNP Paribas. Soupçonnée d’avoir blanchi plusieurs dizaines de millions d’euros d’argent public gabonais, la banque est mise en examen pour « blanchiment de corruption et de détournement de fonds publics », selon des sources judiciaires et proches du dossier.
La banque a manqué à ses obligations de vigilance
D’après quelques notes de l’enquête, « la banque a manqué à ses obligations de vigilance en n’effectuant pas de déclaration de soupçon » entre 2002 et 2009 sur le « fonctionnement atypique du compte (de la société) Atelier 74 », une entreprise française de décoration intérieure. Cette dernière était chargée de trouver les biens immobiliers pour la famille présidentielle et de les rénover à coup de millions d’euros. En effet, l’entreprise selon une note d’enquête, entretenait une « relation quasi exclusive » avec l’ancien président, bien que celui-ci soit considéré comme « une personne politiquement exposée » au risque de blanchissement d’argent.
Depuis les années 1990, la famille Bongo a acquis douze biens immobiliers à Paris et à Nice « pour un montant de près de 32 millions d’euros ». D’après les investigateurs, « l’utilisation systématique de chèque de banque » pour acheter ces biens « aurait dû alerter la banque », qui a joué un rôle « prépondérant » dans le système de blanchiment. Pour le moment, aucun membre de la famille Bongo n’a été mis en examen, bien que certains ont été auditionnés.
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