Chargé par le Premier ministre Jean Castex de faire un suivi qualitatif de l’évolution de la pauvreté en France, le Conseil national de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) a fini le travail du premier trimestre et a rendu son rapport ce mercredi 12 mai. Dans le document intitulé, « La pauvreté démultipliée - Dimensions, processus et réponses - Printemps 2020|Printemps 2021 », le CNLE a noté un impact significatif de la crise du Covid-19 sur la pauvreté en France.
« La crise a joué un rôle de révélateur et d’accélérateur d’un ensemble d'inégalités sociales qui traversent et structurent la société française » avec des « conséquences sur le moral, la santé mentale et même l’estime de soi [qui] ont été vécues comme catastrophiques » par les personnes en situation de pauvreté a indiqué le rapport. D’après la présidente du CNLE, Fiona Lazaar, la pandémie du coronavirus a entravé « les sorties de la pauvreté, précipite dans la pauvreté des personnes qui en étaient proches, et entraîne des arrivées inattendues dans la pauvreté ».
Une véritable bombe à retardement
Selon cette dernière, la crise a également contribué à révéler d’importantes fractures qui étaient déjà à l’œuvre dans le pays et qui font peser un risque sur la cohésion nationale. Avec cette « pauvreté démultipliée », Mme Lazaar a estimé que les autorités seront dans l’obligation d’apporter « une réaction puissante ». Si rien n’est fait dans l’immédiat, « la crise va se transformer, au-delà de la déflagration actuelle, en véritable "bombe à retardement" », a indiqué le rapport. En effet, le Conseil national de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, rattaché à la primature et composé des experts dans différents domaines est chargé de transmettre désormais tous les trimestres, « des éléments d’appréciation de l’évolution qualitative de la pauvreté » en France.