Il y a quelques semaines, Levy Firestone Muse, un cabinet d’avocats et de représentation légale basée à Washington, portait dans un rapport, de lourdes accusations contre les autorités françaises. Dans ce rapport, les avocats américains mandatés par le gouvernement rwandais avaient qualifié le génocide de « prévisible ». Avec l’Etat Français ayant eu « un lien avec le génocide contre les Tutsi au Rwanda ». Une accusation bien entendu, que s’étaient dépêchées de réfuter et de dénoncer certaines voix politiques en France. Et ce jeudi, l’ancien président Nicolas Sarkozy donnait son opinion sur la question.
« Appelons les choses par leur nom ! »
C’est un fait que le génocide rwandais évoque de sérieux manquements aux droits de l’homme ainsi qu’au droit international. Mais également, implique d’épineux problèmes de politique étrangères tant pour la France que pour le Rwanda. Le dernier rapport commandité par les autorités rwandaises appelait comme à un devoir de vérité de la part de la France. La France devait reconnaitre que, par certaines de ses institutions, elle avait favorisé et encouragé le génocide rwandais.
Pour Kigali, une fois ce point reconnu par Paris, il n’y avait plus aucune raison de s’étendre sur un pan de l’histoire nationale plus douloureuse qu’autre chose. Surtout que selon Vincent Biruta, ministre des Affaires Etrangères, le Rwanda n’avait pas l’intention de porter la « question devant une Cour ». Ce Jeudi, Nicolas Sarkozy, lui le reconnaissait volontiers.
Prenant à contre-pied Hubert Védrine, président de l’Institut François-Mitterrand, et ancien secrétaire général de l’Elysée ; Sarkozy déclarait que les politiques français n‘avaient pas à jouer avec les mots et se devaient d’appeler « les choses par leurs noms ». Pour Sarkozy, il n’y avait pas à tergiverser, le génocide rwandais était bien « le dernier génocide du XXe siècle. (…) un projet politique raciste d’extrémistes hutus pour rayer de la carte les Tutsis».
Mais surtout ce qui lui avait donné autant d’ampleur, c’était assurément l’« aveuglement dramatique » du « président Mitterrand » et « d’un petit groupe au sommet de l’Etat ». Il faut dire qu’ici, celui qui a été condamné pour financement occulte de campagne en lien avec des régimes africains, a beau rôle. En effet au moment des faits, Nicolas Sarkozy, seulement ministre du Budget était loin des instances de décisions en rapport direct avec la crise au Rwanda.
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