Ce mardi, le colonel Assimi Goïta, l’homme fort du pouvoir malien, a indiqué avoir déchargé de leurs prérogatives, le président de la transition Bah Ndaw et le Premier ministre. Selon lui, ils sont coupables de tentative de « sabotage » en ne l’incluant pas dans le processus du remaniement du gouvernement. Il s’agit d’un second coup d’Etat dans le pays neuf mois après le premier qui a éjecté le président IBK du pouvoir. Après un communiqué conjoint de la Minusma, l’Union africaine (UA), les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France qui ont condamné « fermement la tentative de coup de force », l’Union européenne est revenue à la charge.
Elle a également « condamné avec la plus grande fermeté l’arrestation du président du Mali et de son Premier ministre », a fait savoir le président Emmanuel Macron à l’issue d’un sommet européen. Au cours d’une conférence de presse, le chef de l’Etat français a indiqué qu’ils sont « prêts, dans les prochaines heures, si la situation n’était pas clarifiée, à prendre des sanctions ciblées » contre les protagonistes. L’UE a « condamné avec la plus grande fermeté l’arrestation du président de la transition, de son Premier ministre et de leurs collaborateurs », a rapporté Emmanuel Macron.
« Nous prendrions des mesures immédiates de ciblage »
« Ce qui a été conduit par les militaires putschistes est un coup d’État dans le coup d’État inacceptable, qui appelle notre condamnation immédiate », a assuré le président français. Plus tôt avant la sortie de Macron, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian avait déclaré devant les parlementaires français que Paris avait demandé une réunion d’urgence devant le Conseil de sécurité de l’ONU. « Si d’aventure il n’y avait pas un retour à l’ordre de la transition, nous prendrions des mesures immédiates de ciblage contre les responsables militaires et politiques qui entravent la transition » a également mis en garde le chef de la diplomatie française.
Deux poids deux mesures ?
Si dans le cas actuel du Mali, toute la communauté internationale est unanime sur l’appellation de « coup d’Etat », dans celui qui a été observé tout récemment au Tchad, où les militaires ont mis de côté la constitution et dissous le gouvernement pour mettre en place un Conseil militaire de transition après le décès du président Idriss Déby, il n’y a pas eu de dénonciation de coup d’Etat orchestré par le CMT. Bien que l’opposition et des observateurs aient dénoncé un coup d’Etat au Tchad, la communauté internationale et la France, un pays ami du Tchad ne se sont contentées que d’appeler l’armée tchadienne et toutes les parties prenantes nationales à respecter l’ordre constitutionnel, à s’engager rapidement dans un processus qui conduira au transfert du pouvoir politique aux autorités civiles.
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