Il « existe un risque de débordement de la violence du Sahel » au Bénin. C’est l’alerte donnée par un rapport du centre de réflexion néerlandais Clingendael, sorti ce jeudi 10 juin. Le document évoque « un nombre important de conflits communautaires dans le nord du Bénin et qui sont devenus plus intenses et meurtriers ces dernières années ». Le think-tank spécialisé dans les questions de sécurité estime que le gouvernement béninois « semble délibérément dissimuler ces problèmes », même « s’il travaille dur en coulisses pour » les régler.
Les conflits en question ont un lien avec l’accès aux ressources dans la partie septentrionale du pays. Ils se sont intensifiés ces dernières années, et risquent d’être utilisés par les groupes extrémistes se trouvant dans les pays voisins, s’inquiète le rapport du célèbre think-thank néerlandais. En effet, selon le document, il y a une recrudescence des violences dans les départements de l’Alibori, du Borgou et de l’Atakora qui partagent la frontière avec le Niger, le Burkina Faso et le Nigéria. Des pays connus pour abriter des groupes appartenant à la mouvance djihadiste.
Des tensions qui ‘s’enveniment »
Pour éviter que la violence au Sahel ne déborde au Bénin, le rapport de Clingendael recommande de trouver des solutions à la recrudescence des conflits communautaires engendrés par les tensions entre éleveurs et agriculteurs au sujet de l’accès à la terre. Des tensions qui « s’enveniment » depuis plusieurs dizaines d’années et qui ont pris une tournure ethnique puisque les éleveurs sont majoritairement des peuls.
Ils ont déjà commencé par utiliser les tensions communautaires
Le rapport demande également de faire taire les disputes provoquées par un système de propriété foncière défaillant. Le troisième facteur de tension selon le centre de réflexion néerlandais, c’est la gestion des parcs Pendjari et W par l’Ong African Parks Network. Selon le rapport cette gestion engendre des frictions avec les communautés locales. Une chose que les groupes extrémistes peuvent vouloir exploiter.
Pour le moment, les terroristes ne sont pas en permanence présents dans la partie septentrionale du Bénin. Certains traversent cependant les trois régions, régulièrement. Ils ont déjà commencé par utiliser les tensions communautaires dans certaines localités.
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