La Russie depuis quelques années a montré un net intérêt pour le continent africain, notamment pour sa partie subsaharienne, jusqu’ici chasse gardée d’anciens pays colonisateurs dont la France. Un intérêt qui ces dernières s’est accru jusqu’à l’organisation en 2019 du premier sommet Russie-Afrique à Sotchi. Mais la véritable vitrine de la présence russe en Afrique est actuellement sans aucun doute la République Centrafricaine(RCA). Là-bas, la coopération est au si beau fixe, qu’elle a été il y a peu, le sujet d’un film d’action, salué par la critique en Russie et en RCA. Ce jeudi, la militante suisso-camerounaise, Nathalie Yamb, nous offrait sur twitter un « thread », véritable fil d’Ariane sur « comment la France a perdu son assise en RCA ».
Une coopération soutenue
La Russie a choisi selon les experts, comme stratégie d’approche de l’Afrique, un angle d’attaque que le continent a souvent recherché, la coopération militaire. Cependant pas une coopération de substitution, mais un véritable appui logistique et tactique. Un angle d’approche différent de celui essentiellement économique de la Chine et principalement politique de la France. Depuis 2015, la Russie a conclu des accords de coopération militaire avec de nombreux pays africains.
Des accords impliquant la fourniture d’armes et la formation dans des domaines tels que la lutte contre le terrorisme et la piraterie. Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a visité cinq pays d’Afrique, assisté à un sommet en Afrique du Sud et s’est rendu au Rwanda, alors présidence de l’Union africaine. Mais la coopération avec la RCA est sans nul doute le meilleur exemple de l’influence du pays en Afrique.
Yamb raconte les «origines de la déconvenue française en Centrafrique»
Une influence que Moscou a pratiquement reçu en cadeau de la part de la France, à en croire la militante Nathalie Yamb. Par une série de tweets ce Jeudi, la militante suisso-camerounaise expliquait que l’histoire de la présence de la Russie en Centrafrique était également celle de « la déconvenue française » dans la région. Une histoire qu’elle trouvait « savoureuse ».
Selon Nathalie Yamb, c’était la France elle-même qui avait jeté le président Touadéra dans les bras de Valdimir Poutine, puisqu’elle avait été incapable de lui assurer l’octroi par les Nations Unies des « 1.500 armes de miliciens Shebabs sont saisies en Somalie ». Des armes dont le pouvoir en place en République centrafricaine avait besoin pour « équiper son armée régulière confrontée à une rébellion ». Le président Touadéra qui avait pris acte du véto russe, s’était donc rendu en personne en octobre 2017 à Socthi, avec la bénédiction de Paris, pour discuter avec Serguei Lavrov .
Des discussions qui avaient été si fructueuses que le président africain avait obtenu au-delà de ce qu’il espérait ; « 6200 kalach, 900 pistolets, 270 lance-roquettes, 20 canons antiaériens » surtout « des conseillers militaires ». Mais également « un accord de défense » en 2018 qui inclut entre autres « la formation des stagiaires FACA dans les académies militaires russes ». Un domaine pourtant jusque-là réservé à la France. Et selon la militante « c’est comme ça la France a perdu son assise en RCA », et « aujourd’hui rageuse » essaierait encore maintenant de « foutre le bordel dans son pré-carré perdu ».
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