C’est en juin de 2018 que les membres de la Cour Constitutionnelle 6ème mandature sont entrés en fonction. Plus précisément le 06 juin. Cela fait donc 3 ans que cette haute juridiction présidée par Joseph Djogbénou statue sur les recours qui lui sont adressés. En tout, la Cour a rendu 1700 décisions selon son Secrétaire général Gilles Badet. « On est passé de 256 décisions en 2018 à plus de 500 décisions en 2019. Puis à plus de 700 décisions en 2020 et à un total de pratiquement 1700 décisions rendues par cette 6ème mandature, parce que les recours sur les droits fondamentaux, les libertés individuelles sont à foison aujourd’hui » a-t-il déclaré mardi sur le plateau de la télévision privée E-Télé.
« Est-ce qu’on peut se permettre dans un tel pays de faire de la grève le principe ? »
Parmi ces décisions rendues, il y en avait qui ont radicalement remis en cause d’autres jugements de la mandature précédente, celle de Théodore Holo. Interrogé sur ces revirements, Gilles Badet a fait savoir que toutes les sociétés évoluent. « Au Bénin, ce qui a le plus fait du bruit, c’est par rapport au droit de grève. Nous estimons que nous sommes un pays sous-développé qui a besoin de travailler, qui a besoin que toutes ses forces soient mobilisées autour du travail pour que le développement soit une réalité. Est-ce qu’on peut se permettre dans un tel pays de faire de la grève le principe ? On ne peut pas » a-t-il déclaré.
» On ne peut pas arrêter la santé encore moins la sécurité et la protection de notre Etat «
C’est pour cette raison que sans abolir le droit de grève, il a été dit, pour que l’espace de la société soit debout, il faut que l’Etat lui-même soit debout, a poursuivi le Secrétaire général. Si la santé permet à l’individu d’être debout, les ressources financières et la sécurité permettent à l’Etat de rester aussi debout. On ne peut pas arrêter la santé encore moins la sécurité et la protection de notre Etat. C’est pour cette raison que le droit de grève a été retiré aux militaires, paramilitaires, aux agents de santé pour que l’on soit debout et que l’Etat aussi le soit afin qu’on puisse jouir de tous les autres droits, a-t-il développé.
Le droit de grève n’a pas été retiré aux autres corps, rappelle par ailleurs le Secrétaire général de la Cour. Cependant, la jouissance de ce droit a été encadrée, parce que la « devise du Bénin, ce n’est quand même pas « Fraternité-Justice-Grève ». C’est plutôt « Fraternité Justice Travail ».
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