Iran : Amnesty appelle l’ONU à enquêter sur le président élu Ebrahim Raïssi

A peine annoncé victorieux de l’élection présidentielle, Amnesty International est déjà aux trousses d’Ebrahim Raisi. L’organisation de défense des droits humains a exhorté le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à enquêter sur le nouveau président iranien pour crimes contre l’humanité. Les crimes seraient liés à sa participation présumée aux exécutions extrajudiciaires de 1988 de milliers de prisonniers politiques et à d’autres mesures de répression violentes. 

La secrétaire générale de l’organisation internationale de défense des droits humains, Agnès Callamard, a déclaré dans un communiqué peu après l’annonce de la victoire électorale écrasante de Raisi samedi que la victoire politique était « un sombre rappel que l’impunité règne en maître en Iran ». Elle a poursuivi en citant des rapports antérieurs d’Amnesty International alléguant que Raisi faisait partie d’une soi-disant commission de la mort qui « a fait disparaître de force et exécuté de manière extrajudiciaire en secret des milliers de dissidents politiques dans les prisons d’Evin et de Gohardasht près de Téhéran en 1988 ». 

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Persécutions et détentions arbitraires

L’organisation a accusé le gouvernement iranien de continuer à dissimuler des informations concernant la mort des prisonniers, et a déclaré que Raisi, le chef de la justice iranienne, « a présidé à une spirale de répression des droits humains qui a vu des centaines de dissidents pacifiques, défenseurs des droits humains et membres de groupes minoritaires persécutés détenus arbitrairement ». 

D’après Callamard, sous l’autorité de Raisi, « le pouvoir judiciaire a également accordé une impunité totale aux responsables gouvernementaux et aux forces de sécurité responsables d’avoir tué illégalement des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants et d’avoir soumis des milliers de manifestants à des arrestations massives et au moins des centaines à la disparition forcée, à la torture et à d’autres mauvais traitements pendant et après les manifestations nationales de novembre 2019. » La secrétaire générale de l’organisation a également fait écho aux doutes soulevés par beaucoup sur l’intégrité des élections nationales de samedi.  

Des élections étroitement contrôlées

Plusieurs groupes d’opposition et analystes politiques ont affirmé que les élections étaient probablement étroitement contrôlées pour assurer une victoire à Raisi, qui entretient des liens étroits avec le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. « L’accession d’Ebrahim Raisi à la présidence fait suite à un processus électoral qui s’est déroulé dans un environnement très répressif et a interdit aux femmes, aux membres des minorités religieuses et aux candidats aux opinions opposées de se présenter aux élections », a écrit Callamard

« Nous continuons de demander qu’Ebrahim Raisi fasse l’objet d’une enquête pour son implication dans des crimes passés et actuels en vertu du droit international, y compris par des États qui exercent la compétence universelle », a-t-elle ajouté, tout en appelant également le Conseil des droits de l’homme à « prendre des mesures concrètes pour lutter contre la crise d’impunité systématique en Iran, notamment en établissant un mécanisme impartial pour recueillir et analyser les preuves des crimes les plus graves au regard du droit international commis en Iran afin de faciliter des procédures pénales équitables et indépendantes ».

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