Un ancien rebelle libérien condamné à 20 ans de prison en Suisse

Un ancien rebelle libérien a été condamné par un tribunal civil à 20 ans de prison lors d’un procès historique pour crimes de guerre en Suisse. Alieu Kosiah, 46 ans, avait fait face à 25 chefs d’accusation, dont des meurtres de civils, des viols, le recrutement d’un enfant soldat et un acte de cannibalisme. Les documents judiciaires ont montré que Kosiah avait été condamné pour tous sauf quatre, avec des acquittements pour tentative de meurtre d’un civil, complicité du meurtre d’un civil, ordre de pillage et recrutement d’un enfant soldat.

Alieu Kosiah avait été arrêté en 2014 en Suisse, où il vivait en tant que résident permanent. Il a été poursuivi en vertu d’une loi suisse de 2011 qui permet des poursuites pour des crimes graves commis n’importe où, à cause du principe de compétence universelle. Il avait nié toutes les accusations et déclaré au Tribunal pénal fédéral qu’il était mineur lorsqu’il a été recruté pour la première fois dans le conflit. Le tribunal a déclaré dans un communiqué que la peine de 20 ans était le maximum qu’il était autorisé à prononcer en vertu de la loi suisse.

« Aucune circonstance atténuante n’a été prise en compte »

« Aucune circonstance atténuante n’a été prise en compte dans la condamnation. Une expulsion de Suisse a également été ordonnée pour une durée de 15 ans », a précisé le tribunal. Kosiah a également été condamné à verser une indemnité à sept plaignants. Human Rights Watch a qualifié la condamnation de vendredi de « point de repère ». « Les efforts de la Suisse sur cette affaire devraient aider à mobiliser une plus grande responsabilité au Libéria car cela montre que ces crimes peuvent être poursuivis. Je vois cela comme une opportunité », a déclaré Elise Keppler du groupe.

Le Libéria n’a pas poursuivi les criminels de guerre de son conflit de 1989-2003 au cours duquel des centaines de milliers de personnes sont mortes. Seule une poignée de criminels de guerre libériens ont été jugés par des tribunaux internationaux. Il s’agit notamment de l’ancien président Charles Taylor, qui a été condamné par un tribunal des Nations Unies pour crimes de guerre dans la Sierra Leone voisine et qui est maintenant emprisonné en Grande-Bretagne.