Les Comores, selon les experts, sont l’une des économies les plus pauvres et les plus petites du monde. Composé de trois îles qui sont entravées par des liaisons de transport inadéquates, le pays a une population jeune et en augmentation rapide et peu de ressources naturelles. Mais le président Azali Assoumani, arrivé au pouvoir en Avril 2019, se fait fort de changer ce paradigme avec de grandes ambitions à l’orée 2030. Dans un livre, cependant, sur la thématique de la « Politique monétaire et budgétaire » paru le 09 Avril dernier, aux éditions Komedit, Saandi Mouignidaho économiste comorien, se demande : ‘’Franc CFA et émergence aux Comores, le duel est-il compatible ? ‘’.
« 8 % de croissance 2030 »
Aux Comores, l’agriculture, la pêche, la chasse et la foresterie, représentent environ 50 % du PIB, emploie 80 % de la main-d’œuvre et fournit la plupart des exportations. De fait, l’agroalimentaire représente un des axes de la stratégie du président Assoumani, pour le déploiement de l’économie comorienne. L’autre axe étant le tourisme. Récemment, le président comorien communiquait sur le « Plan Comores Emergent (PCE) ».
Un plan mis en place avec les Comoriens de l’extérieur réunis au sein du « mouvement de la diaspora pour le développement des Comores » qui veut attirer les investisseurs et les partenaires au développement. Selon les autorités du pays, le plan par ses « projets structurants et la création de 2000 emplois » a bien l’intention de réaliser l’objectif principal du gouvernement qui est « d’arriver d’ici à 2030 à 8 % de croissance ».
« Je ne vois pas les performances que les Comores peuvent réaliser d’ici 2030 »
Cependant, selon Saandi Mouignidaho, ces objectifs étaient par trop ambitieux. Notamment si l’on considère, les performances du pays durant les dernières décennies, la crise sanitaire qui avait frappé de plein fouet le pays et surtout. Mais surtout, si l’on considère la qualité de la monnaie du pays, le franc comorien, qui comme le franc CFA est lié à l’euro par une parité fixe, donc peut flexible et pénalisant. Fort de tout cela, Saandi Mouignidaho, d’avancer dans son ouvrage : « Je ne vois pas les performances que les Comores peuvent réaliser d’ici 2030, dans les quelques 8 ans qu’il nous reste, pour réaliser une croissance proche de deux chiffres ».
La France, puissance coloniale des Comores, reste un partenaire commercial clé et un donateur bilatéral. Et malgré l’importance de l’agriculture pour l’économie, le pays importe environ 70% de sa nourriture. Une parité de la monnaie qui pouvait s’avérer utile ici, pour les importations, mais qui selon les experts, pouvaient être « pénalisante » quand il s’agissait d’exporter. Et Les Comores n’ont plus que trois produits de rentes, « l’ylang-ylang, la vanille et le girofle », soumis eux-mêmes à « rude compétition des concurrents ».
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