Depuis le 16 avril 2021, le professeur de droit constitutionnel Joël Aïvo est détenu à la prison civile de Cotonou. Il est accusé de tentative de déstabilisation et de blanchiment d’argent. Et depuis, le chantre du rassemblement vit dans des conditions difficiles de détention en attente de son procès. Selon le quotidien Matin Libre, le candidat recalé du Front pour la restauration de la démocratie s’échine à faire en sorte que son incarcération n’est d’incidence sur ses étudiants.
On en sait un peu plus sur la vie carcérale du professeur Joël Aïvo. Incarcéré depuis trois mois, le professeur a dû être infecté par la COVID 19 avant de se voir changé de cellule le 9 juin dernier. Avant, il séjournait dans une cellule insalubre et bondée de monde. A en croire le quotidien, depuis son arrestation « ne sort que pour recevoir les rares visites qui lui sont permises ». Il informe que les rares sorties du professeur sont sources d’effervescence sur la cour de la prison. Des pensionnaires, sur le long trajet qui sépare sa cellule du parloir, accompagnent Joël Aïvo de viva. Ils scandent son nom et le couvrent de prières et de bénédictions. Depuis l’arrestation de l’universitaire, seul un cercle réduit de personnes est autorisé à le voir. Son épouse est la première personne qui rend visite au professeur deux fois par semaine en amenant de vivres. En dehors d’elle, Joël Aïvo reçoit deux de ses frères. Au niveau de l’entourage politique de l’homme, deux femmes sont souvent au chevet du professeur en prison. Les autres amis et étudiants du l’universitaire ont fait face au refus des agents en faction à la porte de la maison d’arrêt de Cotonou. Le professeur a eu la vie sauve grâce à un ami médecin vivant à Paris qui avait fait le déplacement sur Cotonou dans la période où le professeur est tombé malade.
Professeur malgré les conditions
L’homme du dialogue itinérant reçoit fréquemment les visites de ses avocats. A en croire le quotidien, Me Nadine Dossou-Sakponou a gardé un contact constant avec l’opposant. Elle est «régulièrement signalée à la maison d’arrêt, de même que les sept autres conseils qui préparent avec lui le procès tant attendu ». Me Elvis Dide, Me Carlos Agossou, le professeur agrégé Barnabé Gbago, Me Aboubacar Baparapé et Me Eliane Ague-Adoté y vont aussi. De sa détention, le professeur Aïvo s’investit comme il peut dans ses activités académiques. Ses doctorants du professeur sont toujours en contact avec lui pour leurs thèses de doctorat. Depuis avril, l’un de ses assistants à l’université d’Abomey-Calavi lui apporte les thèses. Le professeur a lu et corrigé une demi-dizaine de thèses et donné son quitus à deux doctorants pour la soutenance de leurs thèses. Il continue aussi, par le biais de son assistance, de proposer ses épreuves dans les masters.
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