En 2007, le pape Benoît XVI, dans un décret avait autorisé une utilisation plus large de l’ancienne messe latine, celle dite du rite tridentin. Un clin d’œil aux traditionalistes, que le pape a déclaré vouloir réconcilier à l’Eglise. Certains de ces conservateurs étaient tellement en colère contre les réformes du Concile Vatican II des années 1960, qu’ils avaient rompus avec Rome, provoquant le premier schisme des temps modernes. Mais, le pape François a annulé ce vendredi la réforme du pape Benoît XVI et a réprimé la propagation de l’ancienne messe latine. Désormais le rituel de la célébration liturgique de la messe serait un et universel.
Pour mettre fin à une « source de division » selon le Pape
La messe tridentine est également connue sous le nom de « messe ancienne selon le missel de 1962 », et parfois appelée « messe latine ». La messe tridentine est l’ancienne forme de messe qui a été autorisée à être utilisée dans toute l’Église catholique romaine de 1570 jusqu’à son remplacement à la suite du deuxième concile du Vatican dans les années 1960. Au moment du Concile, il avait été admis la célébration liturgique de la messe dans les langues nationales et locales avec les adaptations, très contrôlées, qu’elle supposait.
La différence fondamentale entre l’ « ancienne » messe et la « nouvelle » messe, étant l’utilisation de la langue du lieu où la messe était célébrée (langue vernaculaire) plutôt que du Latin. Le Pape Jean-Paul II, dira à cet effet, une messe « afin que chaque individu puisse comprendre et proclamer dans sa langue maternelle les merveilles de Dieu ». Mais en 2007, le Pape Benoit XVI, par sa réforme autorisait de nouveau, la Messe Tridentine, et permettait ainsi sa plus grande pratique et divulgation, même si toujours sous le suivi du Vatican. Cependant, pour le pape François, la réforme de Benoît XVI était devenue une source de division dans l’église, car exploitée par les catholiques opposés au Concile Vatican II.
Une messe non autorisée dans les églises paroissiales
Le pape François donc dans sa lettre qui a suivie la promulgation du nouveau décret, expliquait avoir basé sa décision sur une enquête auprès de tous les évêques du monde, dont « les réponses révèlent une situation qui me préoccupe et m’attriste, et me persuade de la nécessité d’intervenir ». Selon François, l’utilisation de l’ancienne messe s’accompagnait d’un rejet de ‘’Vatican II’’ lui-même « avec des affirmations infondées et insoutenables selon lesquelles elle trahissait la Tradition et la ‘’vraie Église’’ ». Ainsi donc, les Messe tridentines intégralement en latin, n’auraient désormais plus cours sur un diocèse que sur autorisation expresse de l’évêque en charge, et pas dans une église paroissiale.
De l‘avis de bien des observateurs, cette nouvelle réforme introduite par le pape Benoit XVI entrainerait assurément contre lui une hostilité des conservateurs. Car jamais auparavant, un souverain pontife n’avait si complètement contredit son prédécesseur, alors même que ce dernier est toujours vivant et résidant au Vatican en tant que pape à la retraite. Un aspect qui selon les critiques n’a fait qu’amplifier la nature extraordinaire de la décision de François, sur un sujet aussi fondamental pour l’Eglise catholique qu’est la célébration liturgique.
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