Haïti : Jovenel Moïse avait appelé à l’aide en vain avant son assassinat

Des minutes avant son assassinat, le président haïtien Jovenel Moïse aurait lancé des appels désespérés au secours. Alors que les coups de feu ont commencé à résonner dans sa maison, le président aurait appelé un commissaire de la police nationale le suppliant de lui sauver la vie.  Le président Moise aurait passé 10 minutes à appeler le commissaire de police et un autre officier essayant désespérément d’appeler la sécurité pour obtenir de l’aide, selon de nouveaux rapports. Ces détails effrayants de l’assassinat qui ont été rapportés par une journaliste de Miami Herald, montrent que le personnel de sécurité de Moïse n’a pas répondu à ses appels frénétiques.

L’homme de 53 ans a été abattu dans sa chambre lorsque des commandos armés de fusils d’assaut ont fait irruption dans sa maison dans les collines au-dessus de Port-au-Prince en Haïti aux premières heures du 7 juillet. « Ils tirent près de la maison ! Mobilisez les gens ! », aurait dit le président par téléphone au commissaire de la police nationale lors d’un premier appel. Face à l’absence de réaction du commissaire, Moïse a appelé un officier entraîné tactiquement avec la Police Nationale d’Haïti et lui a supplié : « Où es-tu ?… J’ai besoin de ton aide, maintenant !… Ma vie est en danger. ! Viens me sauver la vie ! »

Le temps de la réaction

La question qui se pose maintenant est de savoir pourquoi les autorités sécuritaires ont mis trop de temps à répondre à l’appel. L’officier formé à la tactique a déclaré au Miami Herald qu’il avait entendu le bruit d’un fusil d’assaut avant la fin de l’appel téléphonique. Il a immédiatement déployé un convoi de trois voitures jusqu’au domicile du président. En outre, le commissaire de la police nationale qui a reçu le premier appel téléphonique de Moïse a déclaré qu’il avait passé quatre appels téléphoniques sur une période de 14 minutes alors qu’il se rendait au domicile du président. 

Le président criblé de balles

Cependant, à ce moment-là, les assassins avaient déjà terminé leur travail. Le premier appel a été passé à 1h35 du matin à Dimitri Hérard, qui était le chef de la sécurité du président. Il a dit au commissaire qu’il déployait de l’aide. Selon le Miami Herald, Moïse a reçu une balle dans le front, la poitrine, la hanche et le ventre, et son œil gauche a été crevé, selon le juge haïtien Charles Henry Destin, qui a documenté la scène de crime sanglante.