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Russie ou France : Assimi Goïta à la croisée des chemins

Au Mali, la situation n’est pas des plus simples pour les militaires au pouvoir avec à leur tête, le colonel Assimi Goïta. Et pour cause, avec la menace terroriste, un choix important doit être effectué par son équipe quant à la poursuite des coopérations internationale. Au pouvoir depuis le putsch en 2020 contre Ibrahim Boubacar Keïta, Assimi Goïta est l’homme fort du pays. Il a repris pleinement ses pouvoirs après avoir cédé une partie il y a quelques mois.

Mais la pression sous-régionale et même internationale s’est accrue sur l’homme depuis quelque temps. Les présidents de la sous-région craignant des effets dominos chez eux ne veulent pas entendre parler de pouvoir militaire dans les parages et ont tenté tout ce qui était en leur pouvoir pour faire revenir les civils. La récente prise de pouvoir de Mamady Doumbouya en Guinée a encore plus exacerbé les craintes des dirigeants dits civils d’Afrique de l’Ouest. Circonstance aggravante, il serait selon certains médias un proche d’Assimi Goïta. Ce qui fait craindre un risque de ramification dans les contrées voisines. Mais pour l’heure on en est pas encore là.

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L’humiliation centrafricaine pour la France

Ces derniers jours, la presse internationale a beaucoup insisté sur les revers australiens de la France. Mais sur un tout autre plan un autre défi se pose pour l’hexagone… en Afrique. Le pays de Macron qui tente vaille que vaille de conserver ses liens avec l’Afrique en jouant sur les discours positifs et amadouant les dirigeants fait face malgré tout à une opinion publique clairement défavorable. La jeunesse africaine désabusée par les promesses sans fin de la France et face au racisme montant relayé par les chaînes françaises préfère prendre en main son destin.

Il faut dire que de nombreux activistes sont derrière cette autodétermination. On peut citer par exemple le béninois Kemi Seba qui à lui seul a réussi à forcer le débat autour du Franc CFA, mettant fin ainsi à l’ère où les leaders africains étaient les véritables maître à penser du continent noir. En Centrafrique, le président Touadera en faisant affaire avec le groupe Wagner de Russie a réussi un tour de force inattendu par les dirigeants français. Bon nombre d’analystes parlent même d’humiliation pour la France quasiment poussée dehors par les nouveaux partenaires de la Centrafrique. Depuis la rébellion a même réussi à être bloquée par les militaires centrafricains aidés par les paramilitaires russes.

Assimi Goïta, partira, partira pas

C’est donc avec beaucoup de réserves et de prudence que la France a accueilli l’annonce de discussion entre le groupe Wagner et la junte malienne. Saisissant la balle au bond, les français ont, même sans confirmation officielle critiqué sévèrement ces possibles négociations, répétant au passage les accusations habituelles contre les mercenaires russes (violations des droits etc) (oubliant au passage les accusations d’agressions sexuelles formulées contre leurs propres militaires (français) dans certains pays et les bavures dénoncées et non confirmées au Mali).

Le choix pour Goïta, même s’il paraît simple va changer beaucoup de choses pour le Mali. S’allier aux russes ou rester dans le giron français malgré l’opinion nationale défavorable à la France. Qu’on soit clair, la Russie ne règlera pas tous les problèmes du Mali, mais les militaires veulent pouvoir avoir le choix de travailler avec tout le monde et de répartir les domaines d’intervention. « Si les partenaires ont décidé de quitter certaines zones, s’ils décident de partir demain, que ferions-nous ?  Ne devrions-nous pas avoir un plan B ? (…) Il y a des zones abandonnées qui doivent être occupées aujourd’hui pour ne pas les laisser vides. Il n’y a pas assez de soldatsOn ne peut pas nous empêcher d’envoyer des personnes formées dans un pays donné », a averti le Premier ministre Choguel Maiga. Un message direct à l’endroit de la France. Assimi Goïta devra prendre une décision, et il est très attendu sur le sujet, et cette décision marquera la suite des événements dans le pays.

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3 réponses

  1. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    « l’intérêt du Mali avant tout » Exactement.
    Et rien ne sert – sous prétexte de panafricanisme – de venir ici se réjouir de déboires et des succès supposés des uns ou des autres. L’Afrique et les petits pays payent toujours la facture d’une manière ou d’une autre, à ce jeu là.

    Plus simplement : « le dindon ne fait pas la roue au milieu d’éléphants qui s’affrontent »

    La Russie essaye de contourner l’Europe par le sud en profitant de la faiblesse, de la corruption et de l’insécurité qui règnent en Afrique.

    A GOÏTA donc de choisir…
    \\\\ ///
    (@_@)

  2. Avatar de Yesno
    Yesno

    Entre la France et la Russie quand il s’agit de restaurer l’ordre et la sécurité. Le choix n’est pas bien compliqué.
    La france joue au babouze pour confisquer et voler éternellement les pays africains ayant en commun cette soit disant monnaie qu’on appelle le CFA.
    Cela n’est pas un secret pour personne. L’uranium du Niger, le phosphate du Togo, le Cacao, pétrole et or de la Côte d’Ivoire, le bauxite de la Guinée….etc
    La france vit de ce éternel rançonnement.
    Il est temps de la déloger de tous les territoires africains occupés.
    Et l’aide de la Russie est une solution.

  3. Avatar de Tchité
    Tchité

    L’intérêt du Mali, avant tout.

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