Le cinéma ouest-africain est-il sénégalais et nigérian ?

Geneviève Nnaji (Netflix)

L’industrie du cinéma est l’une des plus grandes industries dans le monde. Si Hollywood a conquis le monde avec ses blockbusters, les cinémas européens sont restés très souvent locaux avec quelques percées internationales par moment. L’exemple typique de la léthargie du cinéma européen en terme de popularité dans le monde reste le cinéma français. Une véritable industrie dans l’hexagone mais qui tient la route sur le plan international à cause de la grande diffusion des chaînes françaises qui privilégient les productions hexagonales surtout en Afrique.

Mais en réalité le cinéma français n’est souvent influent que dans le cercle franco-occidental (Canada, France, Belgique, Suisse, Afrique francophone etc.. ). On entent rarement des personnes attendre avec impatience un film français produit en France, par des producteurs français, contrairement aux grandes productions hollywoodiennes. Toutefois, comme nous le disions plus haut, cela n’empêche pas l’industrie française du cinéma de se suffire… à son échelle.

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Qu’en est-il en Afrique ?

En Afrique l’industrie cinématographique a été longtemps dominé par des productions low-cost très souvent comparées à des pièces théâtrales dans les pays francophones. Mais au milieu des années 90, une industrie naissait et fracassait tous les chiffres en Afrique de l’Ouest. C’était les prémices de ce qu’on allait appeler plus tard Nollywood. Au Nigéria des films d’un genre nouveau étaient mis en boîte à tous les coins de rue. Le succès du cinéma de la « street » a ensuite pris de l’ampleur avec des réalisations beaucoup plus professionnelles. Aujourd’hui Nollywood représente la deuxième plus grande industrie cinématographique au monde derrière Bollywood (Inde), en terme de nombre films produits même s’il reste troisième en terme de revenu et de budget et premier en terme de nombre de travailleurs dans le domaine (voir ici un comparatif). Mais de manière inattendue, un nouveau phénomène s’observe depuis quelques années avec la dynamique des plateformes de streaming vidéos.

Des films et séries nigérianes inondent en effet les plateformes Netflix et Youtube. Si sur YouTube, la qualité de production n’y est pas toujours, ce n’est plus le cas de Netflix qui diffuse des productions nigérianes de haute qualité et plébiscitées par les téléspectateurs (Voir ici une liste des productions sur Netflix).

La surprise sénégalaise dans le milieu africain francophone

Dans le milieu francophone, l’histoire est un peu plus compliquée. Le cinéma ouest-africain francophone a été principalement ivoirien dans les années 80-90 et au début des années 2000 avec des productions franco-ivoiriennes célèbres comme « bal poussière » sorti en 1988 et des séries populaires comme « Ma famille » d’Akissi Delta. Mais depuis les productions ivoiriennes restent plutôt locales.

La grande surprise est venue du Sénégal. Avec la série « Maîtresse d’un homme marié », le Sénégal a conquis en l’espace de quelques mois le coeur des francophones d’Afrique de l’Ouest avec des productions de qualité, pas toujours traduites en français mais qui séduisent systématiquement par la qualité de la production, les costumes de scènes, les intrigues etc. Mais cette dynamique n’est pas étonnante tant le pays investit dans plusieurs domaines clé pour favoriser l’essor économique. Un des baromètres de cette dynamique reste le Webzine Sénégal Mouvement qui décrypte l’actualité socio-économique du pays et qui présente les grands projets mis en place pour le développement.

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À quoi s’attendre ?

Dans les prochaines années Nollywood connaîtra un essor encore plus fulgurant. L’enrichissement des acteurs du milieu sera de nature à favoriser un développement conséquent. Avec les investissements de la plateforme Netflix cet effort sera soutenu et appuyé. Du côté du Sénégal, si cela évolue sur la même lancée, il n’y a aucune raison que l’industrie cinématographique patauge. Bien au contraire, le cinéma sénégalais est parti pour durer.

Mais les ivoiriens comptent bien revenir dans la danse. Comme l’annonçait un ministre ivoirien sur le plateau de la « Télé d’ici » sur NCI, le pays compte au mieux égaliser les investissements sénégalais dans l’industrie cinématographique. De quoi redynamiser le vieil éléphant de la région. Tout reste donc possible, même si le Sénégal et le Nigéria sont bien partis !

Une réponse

  1. Avatar de Hermann Corcher
    Hermann Corcher

    Bonjour, je ne suis pas d’avis avec l’auteur quand il parle du Cinéma Ivorien. Notre Cinéma est tout sauf local, prenons l’exemple de la SÉRIE INVISIBLE qui a glané plus d’un trophet à l’international et qui a été très largement plébiscité par toute l’Afrique du fait de sa qualité technique et de sa thématique.

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