La situation en Éthiopie est très explosive. Alors que le pays pourrait basculer dans une guerre civile totale, plusieurs organisations appellent à un cessez-le-feu véritable. Un pays frontalier de l’Ethiopie tente également d’amener les belligérants à la table des discussions. Le Kenya, qui n’a pas intérêt à ce que la situation s’envenime encore plus, souhaite une véritable discussion entre le premier ministre Abiy Ahmed et les rebelles du Tigré.
Appelant dès le mois dernier le premier ministre réélu à oeuvrer pour la paix, le président Uhuru Kenyatta ne semble pas se décourager des appels infructueux jusque-là. Et pour cause, une guerre civile généralisée en Ethiopie (qui compte 115 millions d’habitants) provoquerait un ras de marée de réfugiés, mais aussi d’armes non controlées en circulation. Aucun pays frontalier n’a les moyens humains ni économiques pour gérer une telle situation. Et bien évidemment, les pays frontaliers seront les premiers déstabilisés. C’est pour cette raison que le président kényan mène des tractations pour éviter le pire. Il avait ainsi rencontré le président américain Joe Biden pour lui faire part de ses inquiétudes et discute également avec l’ONU et l’Union africaine.
Les pays européens ne seront pas épargnés
Mais en réalité, même les pays européens n’ont pas intérêt à voir la situation se dégrader pour les mêmes raisons. Pour rappel, avec le régime très répressif de l’Érythrée, les pays européens ont eu bien de mal à gérer l’afflux des migrants du pays qui compte bien moins d’habitants. Autant dire qu’une chute de l’état de droit en Éthiopie enclencherait une catastrophe similaire à la chute de Kadhafi en Libye avec l’affaiblissement considérable des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger et la déferlante de réfugiés et migrants vers la sous-région de la corne de l’Afrique, mais aussi vers l’Europe. Pour rappel, la chute du président Kadhafi avait précipité tous les pays frontaliers dans des affrontements meurtriers avec des djihadistes, affrontements dont ils ne sont pas encore sortis.
Il urge donc que les organisations africaines prennent le taureau par les cornes et amènent les frères ennemis à discuter, seule issue actuellement pour éviter une nouvelle catastrophe en Afrique. D’ailleurs, le pays n’abrite-t-il pas le siège de l’Union Africaine ?
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