Après plusieurs mois de tensions entre Paris et Alger, les deux pays semblent avoir trouvé un terrain d’entente pour la reprise du dialogue. L’ambassadeur d’Algérie à Paris va reprendre ses fonctions après son rappel en octobre à la suite de propos tenus par le président français Emmanuel Macron qu’Alger a jugés offensants, a annoncé mercredi la présidence algérienne. Le président Abdelmadjid Tebboune a rencontré mercredi l’ambassadeur, Mohamed Antar-Daoud, lui annonçant qu’il « reprendra ses fonctions à Paris à partir de jeudi », a indiqué la présidence dans un communiqué.
Les relations entre Alger et Paris ont été tendues pendant une grande partie des six décennies depuis que l’ancienne colonie française a obtenu son indépendance après 130 ans d’occupation. Macron était allé plus loin que ses prédécesseurs en admettant les abus français à l’époque coloniale. Mais les liens se sont effondrés en octobre après que Macron ait accusé le « système politico-militaire » algérien de réécrire l’histoire et de fomenter « la haine envers la France ».
L’Algérie ne ferait pas le premier pas
Dans des remarques aux descendants de combattants de l’indépendance, rapportées par Le Monde, Emmanuel Macron s’est également demandé si l’Algérie avait existé en tant que nation avant l’invasion française dans les années 1800. Outre le rappel d’Antar-Daoud, Alger a également interdit aux avions militaires français de survoler son espace aérien, qu’ils traversent pour se rendre dans la région du Sahel où des troupes aident à combattre les insurgés djihadistes.
La voie d’une relation pacifique
En novembre, le président algérien avait prévenu qu’il ne ferait pas « le premier pas » pour apaiser les tensions. Le différend a suscité une rare expression de contrition de la présidence française, qui a déclaré qu’elle « regrettait » les malentendus causés par les propos. Le mois dernier, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian s’était rendu à Alger et a appelé à un apaisement des tensions. Le Drian a déclaré lors de cette visite que l’Algérie était un « partenaire essentiel pour la France », et qu’il espérait que les deux pays « reviendraient ensemble sur la voie d’une relation pacifique et se tourneraient vers l’avenir ».
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