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CEDEAO, UEMOA, du classique à l’endiablé à Bamako

Des observateurs de la situation au Mali, il est revenu une impression de malaise. Ce qui est reproché à la CEDEAO et son actuel bras armé, l’UEOMA, c’est la hardiesse de l’Institution Régionale. Ce que l’on reproche aux autorités de l’Institution d’Abuja, c’est ce que l’on ne l’a jamais vue ou entendue dire et faire : c’est-à-dire faire semblant de sévir et sévir véritablement. Passer des  menaces à l’action ou à la réaction : dans le cas du Pouvoir malien, faire comprendre à ses gradés que pour la CEDEAO les limites sont franchies, lorsque des soldats ne respectent pas leurs paroles et font appel à des renforts non institutionnels pour prétendre défendre leur pays. Surtout en s’offrant un délai au pouvoir que même les élections régulières ne sauraient accorder à l’homme candidat venu honnêtement aider son pays.  

Les orgues de N’DJAMENA

Tout cela avec une situation inédite au Tchad. Devant laquelle Abuja avait vu la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale, avaler la « couleuvre Déby », si l’on ose l’expression métaphorique, aidé en cela par Macron, venu entretemps adouber l’héritier du Maréchal aux obsèques de ce dernier (l’usage habituel du terme ‘dernier’ est sciemment  à valeur connotative). La musique militaire accompagnant les soldats portant les dépouilles d’Idriss Déby faisant ressembler plus à une simple et régulière passation de pouvoir qu’à ce véritable coup d’état qui s’opérait malgré les apparats. L’UA n’a pas poussé de hauts cris, ressemblant en cela à sa régionale « cedeaone » de sœur, sempiternel accordeur des symphonies des syndicats des chefs d’Etats africains.

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A côté de cela, le cas de la Guinée reste un autre os dans la gorge du Président de la Commission de la CEDEAO. La prise du pouvoir par le Lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, classée plus ou moins acceptable et voire acceptée en raison de la carence démocratique et politique dont a fait preuve le génial Alpha CONDE.

De tout cela paraît venir la dure réaction de la CEDEAO, que tout le monde a semblé condamner pour sa supposée témérité. Et l’Institution peu habituée à l’audace, à l’exception du coup de gueule de De Souza Marcel à l’encontre de Yaya Jammey, a pris pour la quasi première fois la seule décision convenable et juste. Pour ce qui est de la versatilité des peuples, les africains n’ont pas de maître nulle part à chercher. Les intérêts économiques ont, dans le spécifique du Mali, montré le maximum acceptable par les peuples à l’heure de la mondialisation, concept hypocritement dissimulé derrière le nationalisme suscité par et pour les militaires maliens. Et même si la CEDEAO apparemment mieux armée avec l’UEMOA voulait pour une fois défendre tout bonnement un pays contre la gente militaire bien connue pour son légendaire altruisme.

Florentin CODO (contribution)

2 réponses

  1. Avatar de kek@billy.com
    kek@billy.com

    Cest triste que la CEDEAO fasse plus confiance aux colons qu’aux fils du Mali.. que la CEDEAO parle de renforts non institutionnels alors que les fils du Mali parlent d’instituteurs formels et que la CEDEAO choisissent les mensonges organisés par le colon qui a tué et pratiqué l’esclavage sur ses fils, c’est faire preuve de méconnaissance de l’histoire

  2. Avatar de Tchité
    Tchité

    Pas seulement la situation au Tcahd, c’est aller trop loin, car même au ceint de cette même cedeao uemoa, Ouatra s’est offert un troisième mandat en tripatouillant la constitution du pays. C’est un coup d’état institutionnel qui vaut des actions contre.

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