L’affaire qui a conduit à la condamnation des fonctionnaires date d’avril 2020 et avait suscité l’indignation de plusieurs personnes. En effet, dans la nuit du 26 avril 2020 vers 01H30, des policiers ont interpellé un égyptien de 29 ans, Samir Elgendy, à l’Île-Saint-Denis. Sur ce dernier, pesaient des soupçons de vol de matériel sur un chantier. Lors de son interpellation, le ressortissant Egyptien aurait tenté de prendre la tangente selon des sources policières. Dans sa fuite, il s’était jeté dans la Seine. Accusé de vol, l’affaire a été classée sans suite et il avait été relâché.
En outre, lorsque les policiers avaient repêché Elgendy de la Seine, l’un d’entre eux avait dit :« Un bicot comme ça, ça ne nage pas », d’après une vidéo filmée par un riverain et partagée sur les réseaux sociaux. « Ha ! ha ! Ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied », a lancé un autre. Devant les juges du tribunal de Bobigny en novembre dernier, le policier qui a qualifié l’individu de « bicot » a plaidé « la blague de mauvais goût » ajoutant qu’il l’avait dit dans l’intention de « décompresser et faire marrer la galerie ».
Une interdiction d’exercer pendant 12 mois
Jeudi 6 janvier, le tribunal de Bobigny a rendu son verdict condamnant 6 policiers pour violences et injures racistes lors de l’interpellation. Les peines varient de 6 à 12 mois de prison, dont 6 mois ferme pour certains. Un policier a écopé de 12 mois de prison avec sursis pour « non empêchement des violences ». Celui qui a parlé de « bicot » a été condamné à six mois de prison avec sursis. Les quatre autres, ont pris 12 mois dont 6 mois ferme avec une interdiction d’exercer pendant 12 mois. Le tribunal a joint l’affaire sur les faits d’« injures racistes » aux citations directes de la partie civile pour les faits de « violences ». A l’issue du délibéré, la victime s’est dite heureuse puisque justice a été faite.
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