Il ne pourrait y avoir qu’une simple allusion au Compositeur allemand du même nom. Ce dont il s’agit dans cette homonymie relève de la musique que les autorités maliennes jouent depuis août 2020. C’est juste si les militaires qui se sont emparés du pouvoir au Mali n’essayaient pas de tester la résistance de la CEDEAO. En continuant de penser que l’Institution régionale n’est habituée qu’à son ton connu et qui lui a valu la réputation qu’elle s’est forgée dans tant et tant d’élections, tant de conflits pré ou post-électoraux, de coup de force ou coups d’état. On connaît son ton toujours mal ajusté en certaines circonstances. Et même, sans exagérer outre mesure, en de nombreuses occasions. Mais cette fois-ci, la portée des sanctions en a surpris plus d’un.
Et la gamme des réactions en dit long sur la nature du signal que la CEDEAO a voulu donner en ce temps si troublé, c’est vrai par le COVID et ses variants, mais et surtout en direction de pays menacés de toutes parts avec ce terrorisme teinté de banditisme. Dans une région où l’instabilité politique le dispute aux menaces terroriste et djihadiste. Bien de données nous échappent sans aucun doute, mais toujours est-il que la situation prévalant dans cette zone dite « des Trois frontières » n’a l’air d’offrir à aucun des pays qui s’y croisent une solution faisant d’eux des états pacifiés. Comme pour le cas du Mali, un pays unifié. Et ceci, fait gravissime, déborde dans d’autres pays comme le Bénin ou la Côte d’Ivoire.
Opération barkhane ou plutôt bancale ?
Si l’on saute, pieds joints, dans ce « merdier » d’où la France veut se tirer, disons-le nettement, sans avouer son échec, on se brisera les chevilles dans un bourbier dans lequel aimeraient s’enliser avec appétit tous les mercenaires d’Occident ou d’Orient et même d’ailleurs. Car, un pays comme le Mali, qui, curieusement, affiche une certaine unité, depuis les sanctions de la CEDEAO, est instable bien avant l’invasion djihadiste de 2013.
Les fausses notes entendues dans le concert de lamentations des autorités de Bamako ne constituent rien de nouveau. Et la Guinée de Mamady Doumbouya, partenaire solidaire auto déclaré du Mali, avait connu un certain Dadis Camara. Ce dernier, ce qui n’est point le bon classement pour ce brillant putschiste, peut être à l’origine de l’une des sept plaies de Guinée, si l’on voudrait parodier un des faits tirés du Livre de l’Exode.
La France de Macron, avec la délicate humilité de son dirigeant, avait un rien heurté la fierté du Colonel de Bamako, qui ne veut voir dans les « éléments » de Wagner que de bons musiciens, de la lignée de Wilhlem Richard Wagner, venus faire du solfège sur les dunes roses de Gao. La France a pris pour un outrage le fait de voir sa vaillante armée être remplacée par de vulgaires mercenaires, comme ceux qui offrent leur service dans les productions de MGM, sigle de Metro Goldwyn Mayer.
Ce qui explique l’écho de la voix des Français dans la composition jouée au Conseil de Sécurité concernant les sanctions de la CEDEAO contre le Mali. Une orchestration promptement perturbée par les cymbales russes et chinoises. La Russie et la Chine, contrairement à ce qu’elles ont toujours soutenu, ne comprennent pas bien pourquoi les Africains veulent régler leurs problèmes entre soi.
Florentin CODO (contribution externe)
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