L’arrivée des militaires au pouvoir au Mali a jeté un froid dans les relations entre la France et ce pays sahélien d’Afrique. L’homme fort de Bamako, Assimi Goïta et son gouvernement de transition n’ont cessé d’accuser l’hexagone de vouloir diviser le pays. Il y a quelques semaines, cette tension est arrivée à son point culminant à la faveur du renvoi de l’ambassadeur de France au Mali. Hier jeudi 17 février, Paris a finalement annoncé le retrait de la Force Barkhane de ce pays sahélien.
« Pour les jeunes africains on a l’impression qu’on est encore à une période de la Françafrique »
Pour Antoine Glazer, un écrivain présenté comme un spécialiste de l’Afrique, cette décision prise par Paris prouve que la France a échoué au Mali. « C’est un échec. Les militaires disent en off qu’on s’est laissé dans une sorte d’euphorie (après l’opération Serval)…On aurait jamais dû faire Barkhane après Serval et on aurait dû après l’éviction du président Ibrahim Boubakar Keita dire aux maliens, voilà, maintenant vous avez eu un président élu c’est votre affaire. D’avoir maintenu une présence comme ça avec une armée conventionnelle, à l’ancienne, très lourde, et finalement avec des problèmes de logistiques et surtout avec ses convois qu’on voit avec des drapeaux français, ça ne correspondait plus du tout à la période dans laquelle on est avec une espèce de retour de l’impensée. Pour les jeunes africains on a l’impression qu’on est encore à une période de la guerre froide, de la Françafrique, des années 80 », analyse l’invité de France 24.
C’est difficile pour Macron de parler d’échec
Il pense que ce serait très difficile pour le président Emmanuel Macron d’affirmer que la France a échoué en Afrique, notamment au Mali parce qu’il a entraîné ses partenaires européens dans cette guerre contre le terrorisme. En plus, le contribuable français paie pour ces opérations « 1 milliard d’euros » en plus des 53 soldats tués sur le champ de bataille. Antoine Glazer ira même jusqu’à soupçonner, que le gouvernement français n’était plus très déterminé à rester au Mali, parce que bien avant les diatribes avec le régime de Bamako, Paris avait déjà commencé par réduire l’effectif de la Force Barkhane.
« Le dernier drapeau qui sera descendu ce sera Ndjamena »
Une stratégie de repli était donc engagée. Il voit le retrait de Barkhane comme la fin d’une période. La France s’est un peu endormie, elle a crû qu’elle était chez elle dans toutes cette zone en particulier les militaires français qui étaient toujours les alliés traditionnels des Touaregs qui pensaient qu’ils connaissaient cette région. Ils pensaient qu’ils étaient toujours encore chez eux, maintenant le dernier drapeau qui sera descendu ce sera Ndjamena au Tchad, parce que le Tchad est vraiment la base de l’armée française de la région; mais tout le reste de la zone, il y aura à un moment donné des forces spéciales, mais on rentre dans une autre période historique; croit savoir Antoine Glazer.
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