Le pasteur Michel Alokpo était récemment sur le plateau de l’émission « Diagonale » de la Webtv Binews. L’extrémisme religieux au Bénin était au cœur des échanges avec l’homme de Dieu. Il a évoqué deux cas saillants. Celui de l’église de Banamé et de la secte Azzael Awouignan. En qui concerne l’église de Banamè, Michel Alokpo ; pense que Parfaite, la fondatrice, qui s’est autoproclamée Dieu devait normalement être en prison, parce qu’il y a eu des rituels qui ont provoqué la mort de certains fidèles de cette église dans le département de l’Ouémé. Malheureusement, déplore le pasteur, l’enquête qui a suivi n’a pas conduit à son arrestation.
Laïcité au Bénin, un concept « un peu flou »
« Le dossier est classé sans suite » constate Michel Alokpo. Il estime que le « cas de Banamè est plus grave que le cas Azzael » et se demande s’il y a réellement des règles au Bénin. Quand on lui oppose le principe de la laïcité, il fait observer que le concept au Bénin est « un peu confus » parce que « l’Etat n’a pas donné une définition claire de la laïcité ». « Si l’Etat se permet de se comporter comme un religieux. Si l’Etat se permet de favoriser des imams pour aller à l’assemblée nationale et qui continuent de diriger la mosquée. Est-ce que c’est une forme de laïcité? » s’interroge le pasteur qui s’est révélé sous le régime Yayi. Il ne conçoit pas qu’un imam soit un membre d’un parti politique car la laïcité c’est la séparation du pouvoir religieux et du pouvoir politique. « Un imam peut-il être membre d’un parti politique? Je dis non et non » a vigoureusement protesté Michel Alokpo.
«Au moment où je suis rentré au ministère de l’intérieur je ne gérais pas d’église»
Il pense que la communauté musulmane est consciente de la situation. Ses vis à vis n’ont pas manqué de lui rappeler qu’il a été nommé à un poste de responsabilité au niveau du ministère de l’intérieur sous Boni Yayi malgré sa tunique de pasteur. « En tant que pasteur, je ne suis pas membre d’un parti politique. Si je rentre dans un parti politique, c’est que je viole le principe de la laïcité. je peux apporter ma contribution dans la gestion de la cité. Au moment où je suis rentré au ministère de l’intérieur je ne gérais pas d’église. J’ai pris la position d’un laïc, et quand j’ai fini avec le régime Boni Yayi, je suis retourné dans ma peau de pasteur » s’est-il justifié.
« C’est un villageois »
En ce qui concerne le cas Azzael Awouignan, il pense que le gourou est un « villageois ». « Ce Monsieur autoproclamé pasteur n’est pas connu du monde évangélique, ni du monde protestant. Au niveau du cadre de concertation des confessions religieuses on n’a jamais entendu parler de Azzael Awoingnan. C’est une petite secte d’ailleurs. Il y a certaines sectes qui sont très structurées, très organisées, mais je crois que lui, c’est un villageois » a déclaré Michel Alokpo avant de pointer du doigt la responsabilité des autorités de la commune de Savalou. En effet, l’homme de Dieu est persuadé que le chef du village, le chef d’arrondissement de Monkpa, connaissaient bien le gourou, même le maire de Savalou, d’après lui.
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