Les militaires au pouvoir au Mali viennent de lancer un autre grand défi à la CEDEAO. En dépit des lourdes sanctions imposées par l’organisation sous régionale, en raison de l’annonce du prolongement de la transition de cinq, la junte a maintenu son plan de faire l’équivalent d’un mandat normal d’un président démocratiquement élu. Ce lundi 21 février, les députés (provisoires) maliens ont autorisé le colonel Goïta et son gouvernement à garder le pouvoir jusqu’à cinq ans avant le retour des civils, en adoptant le plan quinquennal de transition démocratique.
« L’ordre du jour de cette session extraordinaire à porter exclusivement sur l’examen du projet de loi portant révision de la charte de la transition que nous venons d’adopter à la quasi-unanimité des membres du Conseil National de la Transition », a déclaré Malick Diaw, président du CNT. Sur les 121 sièges disponibles, 120 membres du Parlement intérimaire ont voté pour le plan. L’adoption de ce projet de loi intervient dans un contexte de crise diplomatique entre la Mali et la CEDEAO et ses partenaires européens dont la France en premier lieu qui a annoncé le retrait de ses forces armées du pays.
« Le début de la fin de la guerre au Mali »
« C’est un sentiment de joie et de fierté lorsque les forces d’occupation quittent votre territoire. On ne peut que se réjouir et féliciter le courage patriotique des autorités, notamment le président patriote, le libérateur Assimi Goïta. Lorsque les forces Barkhane se retirent, c’est le début de la fin de la guerre au Mali et lorsque les forces d’occupation quittent le Mali, c’est le début de la fin de la guerre au Mali », a déclaré un membre du CNT,Ben Diarra.
Une transition de quatre est « clairement inacceptable »
Cette décision intervient également après que le président ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la CEDEAO, ait affirmé lors d’un entretien avec France24 en marge du sommet UE-UA qu’une transition de quatre au Mali est « clairement inacceptable ». Akufo-Addo estime en revanche qu’« une période de transition de 12 mois serait acceptable ». Il avait toutefois souligné qu’il ne s’agit pas là de la position officielle de la CEDEAO, mais de la sienne.
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