Adhésion de la Turquie à l’UE : Erdogan veut une accélération du processus

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a profité de la guerre en Ukraine pour faire pression sur l’Union européenne, en vue de l’adhésion de la Turquie à l’organisation. Deux jours avant le sommet de l’UE à Bruxelles consacré à l’offensive russe en Ukraine, le dirigeant turc a demandé à l’UE de relancer les « négociations d’adhésion » avec son pays.  « Nous attendons de l’UE qu’elle ouvre rapidement les chapitres des négociations d’adhésion et qu’elle entame les négociations sur l’union douanière sans céder à des calculs cyniques », a déclaré Erdogan à Ankara au terme d’une rencontre avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

Le président Erdogan a relancé ses efforts d’adhésion à l’UE alors que la guerre en Ukraine lui a permis de faire un retour sur la scène internationale en raison du rôle de médiateur qu’il essaie de joueur dans la crise. En début de mois, il avait appelé l’Union européenne à traiter son pays avec la même sensibilité que l’Ukraine en ce qui concerne l’adhésion au bloc, sans attendre qu’il soit frappé par une guerre.

« Ils ne sont pas sincères »

« Je dis aux États membres de l’UE : veuillez montrer votre sensibilité envers l’Ukraine, envers la Turquie également. Ou mettrez-vous la Turquie à l’ordre du jour quand quelqu’un déclarera la guerre et attaquera la Turquie ? Ils ne sont pas sincères », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse le 1er mars avec son homologue kosovar, Vjosa Osmani-Sadriu. Erdogan a rappelé que l’Union européenne s’est abstenue d’accepter Ankara comme membre depuis les années 1960.

Les chances d’adhésion au point mort

La Turquie et l’UE avaient entamé le processus d’adhésion au club des 27 en 2005, mais Bruxelles a suspendu le processus en raison de l’incapacité du pays candidat à remplir les critères d’adhésion requis. La Turquie n’a ouvert que 16 chapitres sur 35 et n’en a fermé qu’un seul. Fin 2020, la Commission européenne avait estimé que les chances pour que la Turquie adhère à l’UE étaient « au point mort » en raison des décisions contraires aux intérêts de l’UE que prennent par ses dirigeants.