L’organisation mondiale de la santé (OMS) a tiré la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire dans la région du Tigré, au nord de l’Ethiopie. Au cours d’une conférence de presse donnée hier mercredi 16 mars 2022, le patron de l’organisation onusienne Tedros Adhanom Ghebreyesus a fait savoir que cette situation est catastrophique, tout en exhortant les groupes humanitaires ainsi que les pays membres à ne pas oublier les autres crises humanitaires qui ont lieu dans le monde. Pour le directeur de l’OMS, 83% de la population du Tigré se trouve en situation d’insécurité alimentaire.
« Cette crise m’affecte »
Au cours de son intervention, il a souligné que les partenaires de l’OMS ont très peu de nourriture, mais aussi de carburant pour la transporter. Par ailleurs, Tedros Adhanom Ghebreyesus a indiqué que près des trois-quarts des établissements de santé contrôlés par l’OMS sont actuellement détruits ou endommagés. Le chef de l’OMS n’a pas manqué de rappeler qu’il est originaire du Tigré, soulignant que cette situation l’affecte lui ainsi que ses proches. « Oui, je viens du Tigré, et cette crise m’affecte, moi, ma famille et mes amis très personnellement », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Mais en tant que directeur général de l’OMS, j’ai le devoir de protéger et de promouvoir la santé partout où elle est menacée, et il n’y a nulle part sur terre où la santé de millions de personnes est plus menacée qu’au Tigré ».
Les Nations unies avaient signalé des crimes de guerre au Tigré
Notons que ces mots de Tedros Adhanom Ghebreyesus interviennent après de vives tensions entre le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré au nord du pays. Lors des affrontements, les Nations unies avaient signalé des crimes de guerre dans cette région. Cependant, les rebelles ont entrepris des discussions, fin janvier 2022, avec les autorités fédérales pour stabiliser la situation. « Nous avons entamé des négociations avec le gouvernement fédéral, il y a une communication de la navette et des discussions. Il y a des signes d’amélioration, nous nous attendons à ce que cette diplomatie de la navette porte des fruits » avait déclaré le chef du Front de Libération du peuple du Tigré (TPLF), Debretsion Gebremichael.
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