Un militaire algérien arrêté en Espagne après une désertion

Après avoir appris qu’il était recherché pour avoir participé au mouvement de contestation du Hirak , Mohamed Benhalima, un ancien militaire avait fui l’Algérie en septembre 2019. Il avait également dénoncé la corruption d’officiers militaires de haut rang. Il a depuis demandé en vain l’asile en Espagne et en France. En mars 2021 l’ex-caporal de 32 ans a été condamné par contumace en Algérie à 10 ans de prison pour « publications de fausses informations ».

Par la suite, un mandat d’arrêt international avait été émis à son encontre par l’Algérie. D’après l’avocat de Mohamed Benhalima, son client a été arrêté lundi à Saragosse (nord-est de l’Espagne), et fait l’objet d’une procédure d’expulsion. En Espagne, la Campagne pour la fermeture des Centres de rétention pour étrangers (CIEs NO) a dénoncé son arrestation et la procédure de son expulsion.

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« Il risque d’être détenu et torturé »

Le gouvernement espagnol a rejeté sa demande de protection internationale et a ordonné son expulsion vers l’Algérie « malgré le fait qu’il risque d’être détenu et torturé, comme cela s’est produit avec un autre militant algérien expulsé en août de l’année dernière et documenté par différentes organisations internationales », dénonce la campagne. Amnesty International a également appelé les autorités espagnoles à « renoncer immédiatement » à une éventuelle expulsion de Mohamed Benhalima, affirmant qu’il s’agit d’un « lanceur d’alerte » ayant « dénoncé la corruption dans les rangs des hauts gradés de l’armée algérienne ».

Une violation du droit international

Mohamed Benhalima selon des sources proches du dossier avait été hospitalisé mercredi après-midi au Centre d’internement pour étrangers de Zapadores pour procéder à son expulsion après l’ouverture d’une procédure de sanction pour séjour irrégulier. D’après l’avocat de l’ancien militaire, la police espagnole a motivé la procédure d’expulsion de son client par des accusations d’activités contraires à la sécurité nationale et ne voulant pas compromettre les relations de l’Espagne avec d’autres pays.

CIEsNO estime que l’expulsion de Mohamed Benhalima vers l’Algérie pourrait conduire à son arrestation et à son admission dans une prison à sécurité maximale, où plusieurs personnes incarcérées pour avoir participé aux mêmes manifestations rapportent avoir été maltraitées et torturées. Son expulsion, poursuit la campagne, serait une violation du droit international et du principe de non-refoulement, qui garantit que ceux dont la vie pourrait être en danger dans leur pays d’origine ne soient pas expulsés.

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