Alors que l’ultimatum de la CEDEAO expire dans moins d’une semaine, les militaires au pouvoir en Guinée ont fait un pas important en fin de semaine dernière. Le ministre de l’administration du territoire et de l’administration Mory Condé a en effet présenté le vendredi 15 avril dernier, un document de 58 pages répertoriant les actions essentiels que le gouvernement compte mener pour aboutir au retour à l’ordre constitutionnel rompu le 05 septembre 2021 par le coup d’État du colonel Doumbouya. La restitution du pouvoir aux civils passera par dix étapes qui sont entre autres, le recensement de la population, l’élaboration d’une nouvelle constitution, son adoption par voie référendaire et l’organisation des élections locales, régionales, législatives et présidentielles.
Cependant, le document n’apporte aucun détail sur la durée d’exécution des activités prévues ni sur la fin de la transition alors que l’organisation sous régionale l’a sommé de présenter au plus tard le 25 avril prochain, un chronogramme clair et précis n’excédant pas plus de six mois. Passer ce délai, des sanctions financières et économiques entreront immédiatement en vigueur. L’autre préoccupation exprimée par la CEDEAO était liée à la dégradation de la situation sociopolitique du fait de l’insuffisance de dialogue entre le gouvernement, les acteurs politiques et la société civile du pays. Sur ce point, le pouvoir a posé certains actes notamment la mise en place du cadre du dialogue inclusif dont le coup d’envoi a été lancé le vendredi 15 avril dernier.
Mais, plusieurs partis de l’opposition ont boycotté la rencontre. Reste à savoir si ce calendrier qui vient d’être dévoilé pourra satisfaire aux attentes de l’organisation sous régionale. Les relations entre les militaires au pouvoir en Guinée et les autorités de la CEDEAO sont tendues depuis le coup d’État perpétré par le colonel Doumbouya et l’arrestation du président déchu Alpha Condé. Ce dernier est revenu au pays le 08 avril dernier, après un séjour médical à Abu Dhabi. Mais depuis son retour, il n’a fait aucune apparition en public. Selon ses soutiens, le président déchu est coupé de tout contact, même avec sa famille biologique. Toutes les promesses des militaires au pouvoir n’ont pas convaincu la CEDEAO et il faut craindre de nouvelles sanctions contre le pays déjà durement touché par la cherté de la vie et la flambée des denrées alimentaires.
Laisser un commentaire