Au Bénin, la réforme structurelle du secteur de la décentralisation a conduit à l’instauration d’un poste de secrétaire exécutif dans les mairies. Ces cadres au nombre de 403 figurent désormais sur le fichier national prévu à cet effet. Le tirage au sort qui s’est déroulé il y a quelques semaines, a permis aux maires d’en choisir 77. Quand on sait que c’est le gouvernement qui a lancé le processus de recrutement de ces cadres, on se demande si ces derniers ne sont pas à la solde de l’Etat. L’expert en gouvernance locale Franck Kinninvo a répondu à cette question lors de son passage sur le plateau de la Webtv Reporter Bénin Monde.
» C’est faux »
Pour l’expert, « les secrétaires exécutifs sont entre guillemets à la solde des collectivités territoriales. Ils sont tirés au sort par les maires. Ils sont nommés par les maires, ils travaillent pour la commune. Ils ne rendent compte qu’aux maires ». M.Kinninvo explique que le rôle de l’Etat est un rôle de facilitateur. Il a mis en place les fichiers et veillera à ce que tout « soit installé. Mais dans les mandatures à venir, on verra seulement les maires qui tirent au sort leurs SE » croit savoir l’expert en gouvernance locale. Pour lui, il est important de faire cette clarification, parce que bon nombre de personnes pensent que les « Secrétaires exécutifs sont des envoyés de l’Etat. C’est faux. Pour ceux qui ne sont pas agents de l’Etat, ils vont signer un contrat avec la commune et seront des agents de la commune tout au long de leur mandat ».
» Ce sont des têtes rares que l’Etat est allé chasser pour les communes «
« Les grandes entreprises ont souvent ce qu’on appelle les chasseurs de têtes. Ce sont des têtes rares que l’Etat est allé chasser pour les communes. Ils viennent pour rationnaliser, pour rendre efficace l’administration qui est le bras opérationnel du conseil communal » croit savoir Franck Kinninvo. L’homme a par ailleurs indiqué que le souhait du gouvernement est d’éviter que les SE ne soient de connivence avec les maires pour la mauvaise gestion des communes, d’où l’instauration du tirage au sort. L’expert en gouvernance locale a également opiné sur les désistements de certains secrétaires exécutifs précédemment choisis.
Il fait observer que les SE des grandes communes à l’instar de Porto-Novo, Cotonou, Abomey-Calavi et Parakou n’ont pas démissionné. « L’état de désenclavement de certaines communes interpelle donc à travers ces démissions » croit savoir Franck Kinninvo. Il estime cependant que ces SE démissionnaires devraient quand même savoir qu’on pouvait les envoyer partout sur le territoire national. « Si on regarde l’avantage en terme de rémunération, ceux qui ont désisté c’est parce qu’ils n’avaient pas le choix » conclut l’expert sur le sujet.
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