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Mendicité en Afrique : les gouvernants peinent à trouver des solutions

Plusieurs centaines de migrants nigériens qui mendiaient dans les rues de Dakar ont été rapatriés dans leur pays par les autorités sénégalaises. Au total, ils sont au nombre de 1053 dont 478 enfants. Deux vols affrétés par le gouvernement Nigérien sont venus les chercher. Ce rapatriement fait suite à un reportage télévisé dont les images ont choqué les populations et amené les autorités sénégalaises à réagir. On pouvait voir ces mendiants vivant dans des abris précaires installés dans les rues ou dans les passages souterrains. Le phénomène est grandissant dans les villes de la sous région notamment à Cotonou et dégrade l’image du pays.

Il hypothèque également l’avenir de nombreux enfants innocents qui, au lieu d’aller à l’école se retrouvent dans les rues avec leurs parents à la recherche du moindre pécule. Ils prennent leurs quartiers devant les mosquées, les églises et les feux tricolores. Les rues de Cotonou avaient été l’objet d’opérations de ratissage et d’interpellation des mendiants. En 2017, l’opération « zéro mendiants et zéro malade mental » avait été supervisée par le préfet d’alors Modeste Toboula et avait permis de rapatrier vers le Niger et le Nigéria 128 mendiants. Il y a encore quelques mois une autre opération avait permis l’interpellation de 270 mendiants et 200 autres vendeurs ambulants. Ils ont été libérés quelques heures après et ont repris tranquillement leur routine quotidienne. Les raisons de cette migration des populations sahéliennes sont multiples. Elles tiennent leurs sources des crises alimentaires que connaissent les pays sahéliens et la faible pluviométrie ne permet plus aux agriculteurs de cultiver leurs champs.

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A cela, il faut ajouter le phénomène du terrorisme qui sévit dans le Sahel. Sous ces prétextes, de nombreux Nigériens essentiellement des femmes et des enfants émigrent chaque année vers certains pays de la sous région. Dans les pays d’accueil, ils se transforment soit en vendeurs à la sauvette ou en mendiants. Mais ce n’est pas seulement ces deux facteurs qui sont à la base de ce phénomène. Des réseaux organisés procèdent également au trafic d’ êtres humains. Des passeurs convoient des migrants moyennant finance à l’étranger et parfois leur promettent du travail qu’ils sont incapables de leur fournir une fois sur place. La mendicité devient leur porte de salut. Pourtant, cette activité expose à de nombreux dangers surtout pour des enfants. Ils sont souvent victimes de toutes sortes d’exploitation par des réseaux de trafiquants.

Ils sont également enlevés par des prédateurs s*xuels et victimes des accidents de la route. Et les opérations de déguerpissement et de rapatriement ne suffisent pas pour décourager les candidats à la mendicité. Une fois renvoyés chez eux, ils reviennent toujours soit dans leur précédent pays d’accueil soit ailleurs. Ils sont indésirables mais ils persistent quand même. Et ils risquent d’être encore plus nombreux dans les villes, compte tenu de l’inflation économique qui s’est emparée de la planète toute entière. Les prix des denrées alimentaires ont grimpé en flèche partout, le pouvoir d’achat des populations s’est amenuisé. La guerre en Ukraine n’arrange pas les choses et les Nations-Unies tirent déjà la sonnette d’alarme sur les risques de famine en Afrique. Beaucoup de personnes vont se retrouver dans les rues sans aucune ressource et vont grossir les rangs des mendiants. Face à de tels scénarios catastrophiques, il va falloir trouver des solutions autres que les rapatriements de masse.

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