Les motos électriques : une transition écologique nécessaire

Selon plusieurs enquêtes, le secteur des transports est responsable de plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l’énergie. Ce chiffre déjà inquiétant devrait doubler d’ici 2050. Pour éviter ce scénario, des gouvernements à travers le monde entier envisagent des mesures ambitieuses pour réduire les émissions du secteur des transports et contribuer à la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris. De nombreux pays à revenu élevé ont fait la promotion des voitures électriques comme le moyen le plus prometteur de décarboniser les transports.  En Afrique de l’Ouest où la moto représente le principal moyen de transport, les motos électriques apparaissent comme une merveilleuse solution. 

Selon des données venant du Pérou, un pays d’Amérique Latine, l’utilisation des véhicules électriques permet de réduire l’effet de serre.Unvéhicule électrique émet une quantité réduite de CO2 par rapport à un véhicule à essence. Pour parcourir une distance de 100 kilomètres, une voiture fonctionnant à l’essence peut rejeter environ 5 kilogrammes de CO2, alors qu’une voiture électrique n’en rejette presque pas. Il est possible d’établir un parallèle identique entre les motos à essence et les motos électriques. 

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Les véhicules électriques n’émettent pas de gaz toxiques tels que le monoxyde de carbone et les oxydes d’azote, qui sont mortels à forte concentration. Ce qui entraîne automatiquement une meilleure qualité de l’air. Par ailleurs,suivant les données du Pérou, il y a une économie approximative de 70% des coûts de carburant par rapport à l’utilisation d’un véhicule à combustion traditionnel. En d’autres termes, 100 Francs dépensés en combustible fossile donnent approximativement les mêmes résultats que 30 Francs en consommation d’électricité, ce qui représente une économie considérable pour les utilisateurs.

En outre,il faut signaler que les véhicules électriques sont silencieux.L’un des principaux éléments différenciateurs des véhicules électriques est qu’ils ne génèrent pas de bruit lors de leur fonctionnement, contrairement à ceux dotés d’un moteur à combustion interne. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), après la pollution atmosphérique, le bruit est le problème environnemental le plus intense dans les villes, notamment celui généré par le parc automobile. Il faut rajouter les économies sur l’entretien du véhicule. 

Enfin l’entretien d’un véhicule électrique est moins coûteux que celui d’un véhicule à combustion interne. Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment un nombre inférieur de pièces (60 % de moins qu’un véhicule classique à carburant fossile), et le fait que le moteur électrique ne comporte pas de pièces sujettes à l’usure (comme l’embrayage ou les fluides de remplacement comme dans les véhicules traditionnels). Par conséquent, les véhicules électriques sont moins chers et plus faciles à entretenir. De plus, la durée de vie d’une batterie est comparable à celle de la voiture et n’est donc pas sujette à entretien.

Une nouvelle industrie pour la création de valeur partagée

La transition à la mobilité électrique est une nouvelle révolution industrielle. En Europe, la mobilité électrique générerait 200 000 emplois d’ici 2030 selon un rapport établi par Cambridge Econometrics pour European Climate Foundation. Le fait de pouvoir rouler sans pétrole, avec le carburant électrique, induit de nouveaux besoins et de nouveaux produits. S’il est vrai que la conversation en Europe reste essentiellement liée aux voitures électriques, les motos électriques présentent tout de suite les mêmes caractéristiques. Dans ce contexte, il apparait que la transition à la mobilité électrique présente un intérêt pour le Bénin par sa capacité à créer des emplois et induire des changements significatifs.

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La fabrication des motos électriques est le premier pilier de création d’emplois dans la chaine de valeur à travers la fabrication des pièces, notamment sa batterie et leur assemblage. Les services liés à la mobilité électrique comme : MaaS (Mobility as a Service), les bornes de recharges ou les points d’échange de batterie (une chargée contre une déchargée) sont appelés également à fournir une activité entrepreneuriale à des jeunes en tant que conducteurs de motos électriques offrant des services de mobilité, comme gérant de points d’échange de batterie ou comme services de support autour de ces entreprises.

Un besoin d’adaptation des solutions de mobilité électrique

Pendant que les pays développés se concentrent sur le développement des voitures électriques, les pays en développement élargissent leurs efforts aux motos électriques qui représentent une part importante de leur mobilité. Les technologies évoluent et s’améliorent ouvrant l’espoir de villes sans bruit, sans fumée et offrant des emplois par milliers. Le Bénin pourrait bénéficier des résultats positifs en devenant pionnier d’une transition qui apparaît désormais comme nécessaire en raison des urgences climatiques qui s’accélèrent. Cette transition sera d’autant plus facilitée que son impact socio-économique est fort.

L’urgence climatique et les changements qu’elle appelle sont donc des opportunités économiques et sociales importantes que le Bénin pourrait embrasser comme précurseur avant que d’autres pays ne les identifient comme axe de développement, ceci en ligne avec sa politique d’industrialisation et son orientation vers les énergies renouvelables.

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