La Chine a dit au Bangladesh de rester indépendant et de rejeter la politique des blocs, un an après avoir publiquement demandé à Dhaka de ne pas rejoindre l’alliance Quad comprenant l’Inde, les États-Unis, le Japon et l’Australie. « La Chine est convaincue que les pays de la région, y compris le Bangladesh, garderont à l’esprit les intérêts fondamentaux de leur propre pays et de la région, défendront l’indépendance, rejetteront la mentalité de la guerre froide et la politique des blocs« . Ce sont les propos tenus par Liu Jinsong, directeur général du Département du affaires asiatiques du ministère chinois des Affaires étrangères à l’ambassadeur du Bangladesh en Chine, Mahbub Uz Zaman.
Ce n’est pas la première fois que la Chine avertit le Bangladesh. En mai 2021, l’ambassadeur de Chine au Bangladesh avait déjà annoncé les couleurs. « De toute évidence, ce ne sera pas une bonne idée pour le Bangladesh de participer à ce petit club de quatre (Quad) car cela nuira considérablement à nos relations bilatérales« , avait déclaré l’ambassadeur de Chine auprès du Bangladesh Li Jiming. Une déclaration qui avait vivement été critiquée par les autorités au Bangladesh. Réagissant aux commentaires de Li, le ministre des Affaires étrangères du Bangladesh, AK Abdul Momen, a déclaré que les commentaires de l’envoyé chinois étaient « très malheureux » et « agressifs« . « Nous sommes un État indépendant et souverain. Nous décidons de notre politique étrangère« , avait déclaré Momen à l’époque.
Depuis quelques années la tension augmente entre la Chine et l’Australie. Canberra a depuis décidé de renforcer son arsenal militaire. La Chine elle aussi place ses pions dans la région. En effet, le mardi 19 avril 2022, Pékin a annoncé avoir signé un accord avec les Îles Salomon dans le domaine de la sécurité. Un accord qui fait craindre la mise en place d’une base militaire chinoise sur place. La Maison-Blanche a même avertit les Îles Salomon qu’elle riposterait en « conséquence » si la Chine devait mettre en place une base militaire dans l’archipel. La France s’était elle-aussi dite préoccupée. «L’opacité des dispositions de l’accord, le premier de ce type conclu par la Chine dans la région, est préoccupante à de multiples égards, en particulier s’agissant des ambitions chinoises comme acteur de la sécurité régionale» avait avertit le quai d’orsay.
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