Plus de deux mois après la tournée explicative gouvernementale, les Béninois sont toujours dans l’expectative. Leur quotidien n’a pas changé malgré les assurances du gouvernement. Face à la cherté de la vie au Bénin, ministres, députés, maires ont effectué une tournée nationale d’explication et de sensibilisation de la population sur la crise et les mesures d’atténuation prises par le président Patrice Talon.
Tournée controversée, mouvance et opposition se renvoyant la balle sur le bien-fondé de son opportunité. Même Parfaite, « dieu » auto-proclamé de l’église de Banamè et soutien inconditionnel du régime de la rupture n’a pas hésité à placer son mot. Elle s’est étonnée que des ministres qui gagnent bien leur vie viennent à expliquer aux populations pourquoi elles ont faim. Mais, quelques soient les commentaires, cette tournée à tout de même permis de collecter 1100 doléances et préoccupations auprès des populations. Certaines d’entre elles sont directement liées à la cherté de la vie pendant que d’autres sont d’ordre structurel et spécifique au programme d’actions du gouvernement.
En conseil des ministres du mercredi 1er juin dernier, le gouvernement a pris acte de ces doléances et a décidé de les transformer en actes concrets. Le ministre du développement et de la coordination de l’action gouvernementale Abdoulaye Bio Tchané, et le coordinateur du Bureau d’analyse et d’investigation ont été instruits en concertation avec les autres ministres pour concevoir un plan d’actions précis et géo localisé des réponses à apporter à l’ensemble des préoccupations. Sauf que plus d’un mois après cette tournée explicative gouvernementale, on ne voit toujours rien venir. Aucun plan n’a été divulgué à ce jour. Aucune zone où la cherté de la vie est criarde n’a été géo localisée pour une intervention spécifique.
Certes, certaines mesures ont été prises notamment le plafonnement des prix de certains produits. Ainsi le pétrole, le gaz et l’essence n’ont pas baissé de prix. Le prix de l’huile a été plafonné. Il en est de même dans les marchés du septentrion et dans certaines régions reculées, il est toujours aussi élevé comme les premiers jours de l’inflation au Bénin. Aucun kopeck n’a été ajouté aux salaires des agents de la fonction publique. Au même moment, le train de l’État n’a pas changé. Le cas du Ghana où le président de ce pays Nana Akufo Ado a réduit de 30% son salaire et celui de ses ministres n’a pas servi de catalyseur. Et les populations continuent de souffrir le martyr et attendent désespérément le bout du tunnel.
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