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Crise politique au Bénin : Justice et réconciliation font-elles bon ménage ?

La nouvelle a pris de court tout le monde. Elle est sur toutes les lèvres depuis le weekend écoulé. De l’intellectuel le plus futé au citoyen le plus frustré en passant par l’observateur de la scène politique le plus averti.  Il s’agit du « déménagement » forcé intervenu le vendredi 1er juillet dernier au domicile de l’ex-roi de la volaille. Cette résidence située derrière le supermarché Erevan qui grouillait autrefois de monde a été vidée de son contenu. Mobiliers, objets de valeur, électroménagers, véhicules ont été emportés suite à une décision de justice. Beaucoup de personnes ont été choquées par cette situation inédite au Bénin.

D’autres estiment qu’il s’agit d’une suite logique du gouvernement qui lutte sans merci contre l’impunité. Ces événements surviennent pile au moment où le président Patrice Talon montrait des signes de bonne volonté pour un apaisement du climat sociopolitique délétère depuis quelques années. Les récentes rencontres entre le président Patrice Talon et ses prédécesseurs Nicéphore Soglo et Boni Yayi entraient en droite ligne de ces efforts. Et la libération d’une vingtaine de prisonniers politiques il y a quelques jours en faisaient foi. Elles tendaient à montrer que le pays est sur la bonne voie de la décrispation et la réconciliation. Certaines personnes expliquent ce « déménagement » par le fait qu’il s’agit d’une décision de justice et que le président Patrice Talon ne saurait y dérober. Certes ! La séparation du pouvoir exécutif du judiciaire est l’un des principes sacro-saints de la démocratie. Cela va sans dire ! Mais pour la paix tant souhaitée, ne faudrait-il pas concilier justice et réconciliation ?

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Pour certains analystes, toute idée de verticalité prônée par certains caciques du régime qui pourrait compromettre les efforts tant déployés par le président Talon pour ramener la paix au Bénin devrait être suspendue. Car, aucune loi, aucune décision de justice, aucun pouvoir si puissant soit-il en dehors de celui du Tout Miséricordieux ( pour les croyants), n’est au dessus du bien-être du peuple. Aujourd’hui, que veut ce peuple si ce n’est la paix et le pain ? Aucun sacrifice n’est inutile pour sauver ce pays. Faire table rase du passé, comme chez certains de nos voisins serait une piste sérieuse à évaluer…  Dans le cas contraire, l’avenir du pays pourrait prendre un autre tournant et annihiler l’espoir de la résolution rapide de la situation politique si imbriquée.

La paix n’est pas un vain mot

Beaucoup de personnes le disent souvent sans y croire vraiment.  Mais la paix n’a pas de prix. Quelle que soit la période, il y a toujours des situations auxquelles nous aurions voulu volontiers nous échapper. Il n’existera jamais une époque idéale où tout sera parfait dans le meilleur des mondes. Et toute blessure peut guérir même si cette guérison passe d’abord par l’acceptation de la douleur et la colère dirigée contre ceux qui l’ont occasionnée. Les contours, les conditions et les mises en œuvre de la paix, passent par une décrispation et une réconciliation nationale. Celles-ci obéissent à des dynamiques propres à chaque contexte, à des spécificités locales et s’inscrivent dans l’histoire du conflit qu’elles sont destinées à résoudre. En Afrique, les difficultés du « vivre ensemble » se succèdent et se ressemblent. De ce point de vue, l’expérience de la Côte d’Ivoire est encore vivace dans nos esprits.

Le transfert de l’ancien président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale de la Haye, sa condamnation à 20 d’emprisonnement dans son pays pour le « braquage » de la BCEAO, son retour au pays et la création de son parti politique doivent nous servir de leçon. Il en est de même  de l’Afrique du Sud et de son illustre disparu, Nelson Mandela qui a connu toutes les vicissitudes de ce monde. Que dire du cas de la République démocratique du Congo où le président de la République Felix Tshisekedi et son ancien directeur de cabinet Vital Kamerhe. Condamné à 20 ans de travaux forcés pour le détournement de 57,6 millions de dollars avec d’autres accusés, il a été « blanchi » par la justice de son pays. Les deux hommes qui s’étaient brouillés à cause de ce dossier se sont retrouvés en tête-à-tête le 29 juin dernier pendant plus de deux heures.

Aujourd’hui, les transformations opérées dans ces trois pays cités en exemple démontrent que les conflits politiques ne sont pas une fatalité et que les efforts conjugués de part et d’autre peuvent changer le visage d’un pays. En réalité, les efforts de paix sont comme un long voyage qui exige une préparation, une évaluation à mi-parcours, le trajet proprement dit enfin l’arrivée à bon port. Si l’une de ces étapes est escamotée, l’arrivée est périlleuse. Le pardon et la tolérance sont des valeurs existentielles qui rejoignent les hommes et les femmes de tous âges, les peuples de toutes les cultures avec la paix et la réconciliation. Malheureusement elles ne sont pas faciles à adopter . Il faudrait se donner les moyens et la volonté de s’en saisir et les utiliser à bon escient. Aujourd’hui, tous ces instruments majeurs qui conduisent à  cette paix sont dans les mains du président Patrice Talon. Il ne lui reste qu’à bien s’en servir !

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10 réponses

  1. Avatar de Aziz le sultan
    Aziz le sultan

    Moi..je n ai jamais crû..en la capacité de l être humain..à dire le droit..et rendre justice
    Mais il faut faire avec..puisque..une société.sans système judiciaire..est invivable
    La suite

    1. Avatar de Aziz le sultan
      Aziz le sultan

      En dehors..de quelques grandes démocraties..l architecture..des systèmes judiciaires..sont biaisées
      Un magistrat..est un humain..imparfait..
      Tout est fait partout..pour que le magistrat..ne soit pas indépendant..
      La suite

      1. Avatar de Aziz le sultan
        Aziz le sultan

        Un magistrat..vie.de son salaire.comme.le gendarme..policier.et militaires
        Ils ont des enfants..des charges.comme tout le monde..
        De ce faite..que deviendront..s ils ne sont payés..parce qu’ ils n ont exécuté d ordre.politiques

  2. Avatar de Gombo
    Gombo

    La décision de justice est arbitraire, sans fondement juridique et sans preuve dictée par le seul souci d’écarter un opposant éventuel
    A partir de la, parler séparation des pouvoirs est une vaste plaisanterie au Bénin de Talon ou les libérations sont marchandées contre des votes au parlement (Atao), dés ralliements ( Coovi), les prunes transformées à souhait (Toboula)

  3. Avatar de Anonyme
    Anonyme

    L’affaire Sébastien Ajavon et l’état pourra se sommer une mini crise judiciaire et non « une crise politique au Bénin. » Tout d’abord le titre seulement en dit tout, et pourra certainement entrainer le pays et l’extérieur a croire qu’il y a vraiment une crise politique au Bénin. Ainsi nous faisons grossir le pain dans le four alors que le four est froid comme le fond du frigidaire.

  4. Avatar de Paul Ahéhénou
    Paul Ahéhénou

    Trop d’amalgame da’s cet aeticle.
    D’abord il n’y a pas de crise politique au Bénin.
    Ensuite, le Bénininois veut une chose et son contraire. Le Président ne veut pas s’immiscer dans les affaires de l à justice. Cela devrait être applaudi dans un état démocratique.

    1. Avatar de Aziz le sultan
      Aziz le sultan

      Paul.. !!!
      Il faut respecter.au moins.les beninois..si tu veux pas le faire.pour nous les forumistes
      Relis bien ton…poste
      Tu cherches palabres

  5. Avatar de Dr Doss
    Dr Doss

    Encore une fois écoutez votre coeur mon cher président Talon pour résoudre l’affaire du monsieur Ajavon Sébastien dixit Dr Doss

  6. Avatar de Dr Doss
    Dr Doss

    Mon président Talon j’avais déjà écrit en résoudrait l’affaire du monsieur Ajavon Sébastien cela vous grandira et que vous aurez la béatitude du Dieu faites le dixit Dr Doss

  7. Avatar de dos
    dos

    Très belles réflexions, hier tout près au boukirna fasso Blaise s’est rendu dans son pays au nom de la réconciliation. Comme l’a dit le texte tout est dans les mains de talon. Surtout que ce sont de faux dossiers montés de toute pièces qu’en déplaise à migan l’avocat menteur

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