L’ancien président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré, est arrivé à Ouagadougou, la capitale du pays hier jeudi 07 juillet. En exil depuis huit ans en Côte d’Ivoire, c’est la première fois qu’il foule le sol de son pays. Un retour qui suscite des interrogations aussi bien au plan national qu’international. Ce retour s’inscrit dans le cadre d’une rencontre des ex-chefs d’Etat burkinabè et vise à accélérer la réconciliation nationale. En effet, en qualité d’ancien Chef d’Etat, Blaise Compaoré a été appelé pour participer à une rencontre avec les autres présidents du Faso. Il s’agit de Jean Baptiste Ouédraogo, Yacouba Isaac Zida, Michel Kafando et Roch Kaboré.
Tous sont invités par l’actuel président de la transition, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, au pouvoir depuis le 24 janvier 2022, suite à un coup d’État. Pour rappel, Blaise Compaoré a été renversé par des manifestations populaires le 31 octobre 2014. Il fut alors contraint en exil en Côte d’Ivoire où il y vit depuis. Par ailleurs son expérience fait de lui une personne ressource dans la lutte contre le terrorisme car en 27 ans de règne, Blaise Compaoré a réussi à préserver son pays des attaques djihadistes. Ce qui justifierait son invitation. Ce retour semble réserver de beaux jours au Faso puisque l’actuel homme fort du pays, chef de la junte militaire au pouvoir, cherche à créer une « union sacrée » autour de lui pour l’aider dans la lutte contre les groupes djihadistes qui sèment la terreur au Burkina Faso depuis 2015 et dont les attaques sont de plus en plus nombreuses et meurtrières ces derniers temps.
Il est à noter que malgré son long séjour à l’étranger, les partisans de Blaise Compaoré sont au rendez-vous pour l’accueillir en roi. Même si ce retour fait la fierté de certains, cela crée de la révolte dans le rang de nombreux autres citoyens burkinabè. C’est le cas de l’Unité d’Action Syndicale (UAS) qui s’étonne de la convocation de Blaise Compaoré par le Président Damiba. Se basant sur le fait que Blaise Compaoré ait été jugé par contumace et condamné à la peine d’emprisonnement à vie dans le dossier de l’assassinat de Thomas Sankara, l’UAS a invité le gouvernement à rester attaché au triptyque ‘’Vérité-Justice-Réconciliation’’.
Elle demande au président Paul-Henri Sandaogo Damiba et au gouvernement de ne pas faire obstacle à l’exécution de la condamnation par la justice. Selon cette union, le contexte de multiplication des attaques terroristes n’autorise pas des agissements qui présentent le risque de dégrader la paix sociale. Contrairement à cette volonté de l’UAS, le retour effectif de Blaise Compaoré témoigne du choix de Damiba. L’actuel Chef de la junte semble être plus préoccupé par la sécurité de ses populations que la condamnation de l’exilé au bercail.
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