Il y 44 ans, naissait la télévision nationale du Bénin. Après moultes péripéties, elle tient le coup malgré la libération de l’espace audiovisuelle et la compétition avec les chaînes étrangères. 18h 45 apparait sur les petits écrans, la première image de la télévision béninoise, celle de Marie Thérèse Gonçalves, alias « Cousine Angèle. Voix douce et sympathique, elle présente le programme de la soirée. 20h Marie Constance Egbo Glèle et Noël Aubert Sohouénou présentent la toute première édition du Journal parlé. C’était l’aboutissement heureux d’un long processus engagé depuis plusieurs années. En effet, c’était le 05 mai 1972, la France et le Dahomey, par leurs représentants agréés signent à Cotonou une convention relative au financement, d’une chaîne de télévision, la toute première de l’histoire de l’ancienne colonie française. L’accord intervint sous le régime du Conseil présidentiel entré en vigueur le 07 mai 1970.
L’accord intervint également à 48 heures de la passation de pouvoir entre Feus Hubert Maga et Ahomadégbé Justin Tomètin à la tête du Conseil. Le nouveau président donnera un coup d’accélérateur au projet. Cet effort ne tardera pas à porter ses fruits. Le site d’implantation sera vite trouvé : l’actuel emplacement, à côté de la nouvelle maison de la radiodiffusion, au bord de la voie qui mène à l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin. Une fois le site identifié, le lancement des travaux sera aussitôt lancé sans relâche. En cinq mois, la maison de la télévision est construite et équipée. En même temps, à Abomey-Calavi, le chantier du centre émetteur est aussi achevé, les équipements dont un émetteur de 10 KW, également installés. Tout était donc près pour l’inauguration et le démarrage des programmes. Ils devraient être faits courant octobre-novembre 1972, sous la présence de Georges Pompidou président de la République française. Les travaux étaient fin prêts lorsqu’intervient le coup d’Etat militaire de 26 octobre 1972. Mathieu Kérékou et les siens prirent le pouvoir et installent un gouvernement militaire révolutionnaire, avec la proclamation le 30 novembre 1972 d’un discours-programme. Un climat qui affecte désormais les relations entre Cotonou et Paris.
Une fois, l’inauguration avortée, il faudra attendre 06 ans avant que démarrent les programmes de la télévision ; six années d’attente, caractérisées par un immobilisme et de démotivation. Il n’en fallait pas plus pour que les assistants techniques français en poste au centre vidéo fréquences quittent un à un Cotonou, fatigués de tourner les pouces. Ils sont progressivement remplacés par des cadres et techniciens béninois. Mais les meubles seront sauvés au terme d’un ballet diplomatique qui durera quelques années. Février 1976, deux jeunes techniciens béninois sont promus : Alexandre Azomahoun, ingénieur des travaux, est porté à la tête du centre vidéo fréquence et Athanase Adjoko, contrôleur technique prend le contrôle du centre émetteur d’Abomey-Calavi. Ces nominations marquent l’ouverture des deux centres jadis fermés. Octobre 1978, une quarantaine d’agents de la radiodiffusion sont affectés. Parmi ceux –ci figurent de nombreux journalistes et techniciens. L’équipe est chargée dans un délai de trois mois, de réaliser les boîtes nécessaires et de tester les différents compartiments des infrastructures techniques. 30 décembre 1978, la première chaîne de la télévision naquit au Bénin.
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