Le président de la République du Bénin, Patrice Talon était à la rencontre des Entrepreneurs de France (LaREF) hier mardi 30 août 2022 à Paris. Une occasion qui a permis au Chef de l’État béninois d’aborder plusieurs sujets liés à sa gestion du pouvoir notamment la question de la démocratie béninoise qu’il qualifie d’unique au monde. « C’est vrai, c’est un recul par rapport aux acquis démocratiques » au Bénin. Tel est l’aveu du président Patrice Talon face aux investisseurs français. Appelé à convaincre ces derniers sur l’importance d’investir au Bénin à l’occasion de leur rencontre annuelle dénommée la rencontre des Entrepreneurs de France (LaREF), le Chef de l’Etat béninois n’a pas fait économie de vérité à propos de son mode de gestion du pays.
Il a avoué la singularité de sa nation sur le plan démocratique. « Nous avons une législation au Bénin qu’il n’y a nulle autre pareille », reconnait-il. Pour justifier cette gouvernance, il est remonté jusqu’à sa prise de pouvoir en 2016, où selon lui, étaient notées dans le pays, des exigences salariales démesurées malgré une assiette fiscale impuissante caractérisée par une très faible contribution nationale. Ainsi, « Nous avons entrepris des réformes difficiles », a-t-il continué. Des réformes qui ont abouti à des mesures qui ont touché les secteurs vitaux du pays avec la suppression et la restriction du droit de grève. « Désormais au Bénin, la grève est interdite dans les secteurs vitaux comme la santé, la police, les pompiers et tout ce qui concourt à la survie des concitoyens. Dans les autres secteurs, la grève est limitée à deux jours maximum par mois et dix jours par an » a ajouté le président Patrice Talon. Entre peine et fierté, il a confessé que quand vous vous attaquez aux acquis des travailleurs en matière de droits de grève, on vous fait des griefs dans le monde. « C’est quelque chose que j’évoque avec peine mais souvent avec fierté aussi », a-t-il fait savoir. Il a, avec insistance, soutenu la thèse selon laquelle le Bénin, « un pays en construction », n’est pas à comparer aux pays développés et qu’il (Patrice Talon) n’a pas l’ambition d’avoir une expression démocratique identique à la France.
Car, « quand des pays comme la France, l’Italie, les USA qui sont des pays construits, organisés, structurés où la plupart des fondamentaux sont acquis, l’expression démocratique peut flirter avec l’anarchie, ce n’est pas grave ; ça ne compromet pas la survie du pays » a-t-il argumenté. A l’en croire, dans un petit pays comme le Bénin, « vous avez besoin d’une réglementation forte, vous avez besoin que des gens respectent la loi et soient disciplinés » a-t-il poursuivi. Pour lui, l’expression démocratique ne doit pas être la même dans les pays développés que les pays en voie de développement. Parce que « Le droit de grève que nous avons fait au Bénin ne peut se faire en France puisque ça ne serait acceptable mais au Bénin, c’était devenu important, vital, primordial. Sinon, ce pays restera éternellement dans la pauvreté » a conclu le président Patrice Talon.
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