Depuis deux ans, le gouvernement de la rupture a mis en place le Fonds national de développement agricole (Fnda), une structure qui a pour vocation d’accompagner les acteurs agricoles du Bénin. Des investissements colossaux sont faits mais les impacts positifs ne se sentent pas sur le terrain. Deux milliards de francs CFA. Tel est le montant investi par le gouvernement béninois dans la production agricole à travers le Fonds national de développement agricole (Fnda). En l’espace de deux ans, 65 000 producteurs ont bénéficié de ces fonds pour 201 projets. L’annonce a été faite par le directeur général du Fnda, Valère Houssou.
C’est la première fois qu’un tel montant a été investi dans l’agriculture au Bénin. Il est allé plus loin en expliquant que l’investissement total prévu est de 10 milliards de francs CFA pour les exploitants agricoles. Mais, sur le nombre de potentiels bénéficiaires attendus, 6% seulement ont pu remplir les conditions pour bénéficier des prêts dont le taux d’intérêt est descendu jusqu’à 1%. Il n’a pas manqué de rappeler que les projets financés proviennent des producteurs qui sont capables de rassurer les banques ou les systèmes financiers décentralisés et que, pour bénéficier de ces fonds, les exploitants agricoles doivent se mettre en coopérative et donner la preuve que leurs produits ont un marché d’écoulement. En réalité, l’objectif du Fnda est de lutter contre la faim, la cherté de la vie.
Mais le constat est amer. Les Béninois ont du mal à croire qu’un tel investissement a été fait pour autant de producteurs alors même que sur les marchés, le prix des produits vivriers ne cesse de grimper. L’exemple est simple quand on sait que depuis plusieurs mois, le prix des denrées de premières nécessités comme le maïs, le haricot, l’igname, le riz et surtout le gari (aliment issu de la transformation du manioc qui est énormément consommé au Bénin, au Togo et au Nigéria) ne cesse de connaître une flambée sans précédent. Certains observateurs estiment que cet investissement n’a pas porté les fruits escomptés et qu’il faille revoir la politique d’investissement pour le reste des fonds. Par ailleurs, il ne serait pas mal de contrôler toute la chaine c’est-à-dire la production, la transformation et la commercialisation tout en exigeant le ‘’ consommons local ‘’. A cet effet, l’Etat doit être le premier consommateur en achetant par exemple les productions made in Bénin pour les cantines scolaires et en luttant contre la concurrence rude des produits importés avec les nôtres. Cela pourra rassurer les exploitants agricoles béninois de l’existence réelle du marché d’écoulement dont l’accès est facile et les encourager à s’adonner plus.
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