En juin dernier, Noël Chadaré, le Secrétaire général de la Cosi-Bénin, disait clairement ne plus vouloir demander au gouvernement « d’ouvrir les négociations ». C’est à la faveur d’une interview accordée à Reporter Bénin Monde. Il a dû changer d’avis puisque le leader syndical est signataire d’une récente déclaration dans laquelle il exige « l’ouverture sans délai des négociations ». Au nom de la Cosi-Bénin qu’il dirige, M Chadaré rappelle que la « cherté de la vie et l’amenuisement du pouvoir d’achat des travailleurs est une situation très préoccupante pour les représentants des travailleurs« .
En RDC et à Madagascar les salaires ont été revalorisés
Il rappelle la réunion du mardi 26 avril dernier entre Talon, les représentants des travailleurs et le patronat, non sans regretter l’incapacité de la commission de revalorisation des salaires, à « présenter des résultats relatifs aux mécanismes envisagées par le gouvernement » pour honorer cette promesse. « Le seul point qui a connu une évolution est la revalorisation du Smig à hauteur de 30%. A ce niveau aussi, la hiérarchisation des salaires, sur la base de l’augmentation du Smig n’est pas encore un acquis » rappelle le Sg de la Cosi-Bénin. En ce qui concerne la revalorisation des salaires, la Confédération syndicale fait remarquer qu’en RDC et à Madagascar, les gouvernements ont revalorisé les salaires des agents de l’Etat malgré la crise économique liées à la Covid-19 et la guerre en Ukraine.
A « 3 mois de l’échéance, aucune rencontre n’a encore eu lieu entre le gouvernement et les » syndicats
Mais au Bénin, le gouvernement évoque ces faits comme facteurs de blocage à sa volonté d’augmenter les salaires des fonctionnaires. Il demande ensuite aux travailleurs de patienter jusqu’en novembre 2022, pour lui permettre de prendre une décision à ce propos, mais à « 3 mois de l’échéance, aucune rencontre n’a encore eu lieu entre le gouvernement et les représentants des travailleurs ». La Cosi Bénin pense qu’après la séance d’ouverture de la session des négociations au palais de la Marina, les « échanges devraient se poursuivre entre les membres de la commission pour débattre non seulement des modalités de revalorisation des salaires des travailleurs mais aussi des autres problèmes auxquels sont confrontés ces travailleurs démotivés sans occulter la question de recrutement dans le secteur de l’éducation et dans l’administration publique. ». Elle informe que les démarches entreprises par les Secrétaires généraux en vue de la poursuite des travaux de la session ont été vaines.
« Le dialogue social est en panne »
« Le dialogue social marque le pas. il est donc en panne, voire dans l’impasse » estime M Chadaré, convaincu que les « travailleurs et leurs représentants sont à l’évidence, le cadet des soucis du gouvernement qui s’en préoccupe très peu ». Face à cette situation, la Cosi-Bénin exige entre autres, l’ouverture sans délai des négociations pour des échanges francs, sincères et fructueux au profit des travailleurs, la signature sans délai des arrêtés de mise en formation en souffrance, le paiement des 12 mois sur 12 aux AME (Aspirants au métier d’enseignant) au titre de l’année scolaire 2021-2022 et leur recrutement en qualité d’agent de l’Etat à compter de l’année scolaire 2022-2023, le règlement des problèmes liés à la gestion de la carrière des travailleurs et la revalorisation effective des salaires des travailleurs à compter de novembre 2022 comme promis par le chef de l’Etat lors de la dernière rencontre avec un effet rétroactif à compter du 1er janvier 2022 pour leur permettre de faire face à la cherté incessante de la vie.
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