Les dernières déclarations du président français Emmanuel Macron n’ont pas du tout plu au gouvernement malien. Ce dernier l’a fait savoir à travers un communiqué au vitriol lu à la télévision malienne il y a quelques heures. « Puisque force est de constater que les choix faits par la junte malienne aujourd’hui et sa complicité de fait avec la milice Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme, ça n’est d’ailleurs plus leur objectif et c’est ce qui a présidé à notre choix de quitter le sol malien » avait accusé le président Macron lors de sa visite en Guinée bissau avant d’accuser le gouvernement malien de perpétrer des crimes contre les ressortissants peuls. Deux accusations qui ont mis en colère le Mali qui a accusé Macron d’attiser les haines parlant même de la responsabilité de la France dans le Génocide des Tutsi au Rwanda. « Le Gouvernement de la Transition exige du Président Macron d’abandonner définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante pour comprendre que nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens eux-mêmes. » a réagi le gouvernement malien. Lire ci-dessous le communiqué entier
Communiqué du gouvernement du Mali
Le Gouvernement de la Transition a appris avec une profonde indignation des propos tenus par le Président de la République Française Emmanuel Macron, lors de sa tournée en Guinée Bissau, le 28 juillet 2022 En effet, au cours de sa conférence de presse, le Chef de l’Etat français a réitéré des accusations erronées en affirmant que les Autorités maliennes entretiennent des relations avec un groupe paramilitaire, sans jamais apporter de preuve, malgré les démentis des Autorités de la Transition.
Pire, dans ces propos, il a évoqué l’exercice de la violence par les Autorités maliennes, ciblant une ethnie spécifique de notre nation Le Gouvernement de la Transition condamne avec la dernière rigueur ces propos haineux et diffamatoires du Président Français et prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur ces accusations graves qui sont de nature à susciter la haine ethnique et à porter atteinte au vivre ensemble, à la cohésion, ainsi que à l’harmonie entre les Maliens. Il est important que le Président Macron se remémore constamment le rôle négatif et la responsabilité de la France dans le Génocide des Tutsi au Rwanda, un événement qui attriste encore l’humanité.
A ce sujet, de manière prémonitoire et après avoir décelé le dessein des autorités françaises d’entretenir la haine ethnique au Mali, le Gouvernement de la Transition a demandé, d’une part, à l’Ambassadeur de France de quitter le territoire malien et d’autre part, a suspendu les médias France 24 et Radio France Internationale se comportant comme « la radio des milles collines » en République du Mali. Aussi, ces propos subversifs du Président Français donnent raison au Gouvernement de la Transition qui, à juste titre, a mis fin à la coopération en matière de défense avec la France pour ses résultats insatisfaisants dans la lutte contre le terrorisme au Mali.
En outre, la France qui a toujours œuvré à la division et à la partition de notre pays est mal placée pour donner des leçons au Mali. Le Gouvernement de la Transition exige du Président Macron d’abandonner définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante pour comprendre que nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens eux-mêmes.
Le Gouvernement de la Transition rappelle que le Mali, foyer des grands empires en Afrique de l’Ouest, berceau d’une civilisation multiséculaire et pays de tolérance, repose sur sa diversité ethnoculturelle, la bonne cohésion sociale entre toutes les ethnies et les communautés qui le composent. Force est de reconnaître que ces dernières années le tissu social a été dégradé, à cause des conflits communautaires qui sont instrumentalisés par des groupes terroristes et leurs sponsors étatiques etrangers.
Le Gouvernement de la Transition rappelle que le renforcement de la cohésion sociale demeure l’un de ses objectifs prioritaires non négociables et ne ménagera aucun effort pour réussir cette mission. Il convient enfin de rappeler avec force que nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité qui sont multiethniques, professionnelles, républicaines et résolument engagées, demeurent un rempart solide pour la défense de la patrie, la préservation et la protection de l’ensemble de nos concitoyens dans leur diversité ethnique et religieuse.
Que Dieu bénisse le Mali et protège les Maliens !
Bamako, le 31 juillet 2022
Le Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation,
Porte-parole du Gouvernement, Colonel Abdoulaye MAIGA Chevalier de l’Ordre National
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