Le Conseil suprême de défense de la République démocratique du Congo (RDC), présidée par le président Félix Tshisekedi, a décidé d’expulser l’ambassadeur rwandais du pays dans les prochaines 48 heures à cause du soutien des combattants locaux par le gouvernement rwandais, rapporte dimanche la radio congolaise Okapi relayée par Tass. Très vite, le Rwanda a répondu à cet acte. « Il est regrettable que le gouvernement de RDC continue de faire porter au Rwanda la responsabilité de ses propres échecs de gouvernance et de sécurité » pouvait-on lire dans un communiqué officiel. Kigali affirme avoir placé ses forces de défense en état d’alerte au niveau de la frontière avec la RDC. e
« Cette décision a été prise à la suite d’une analyse des développements dans la province du Nord-Kivu, où des combattants du groupe Mouvement du 23 mars (M23) avaient capturé certaines villages congolaises avec le soutien du Rwanda« , a déclaré Patrick Muya, ministre des Communications de la RDC. Il a noté que la partie congolaise avait reçu des preuves documentées de « l’arrivée massive d’unités de l’armée rwandaise pour soutenir les combattants du M23« . Samedi, des unités du M23 se sont emparées des villes de Rutshuru et de Kiwanja, dans l’est de la RDC. De nombreux habitants ont fui leurs maisons, craignant des violences de la part des rebelles. Les deux villes se trouvent dans la province du Nord-Kivu, à 70 km au nord de Goma, la ville la plus peuplée la région. Les événements actuels font suite à la prise de contrôle par les rebelles du poste frontière de Kitagoma le 28 octobre situé entre la RDC et l’Ouganda.
La Mission de l’ONU a également réagi à cette annonce affirmant avoir « élevé le niveau d’alerte de ses troupes, déployées pour soutenir les FARDC [les forces armées de la RDC] dans leurs opérations contre le M23 ». Pour rappel, depuis le début de l’année, d’intenses combats opposent dans l’est de la RDC l’armée congolaise aux rebelles du M23. La RDC accuse régulièrement Kigali de soutenir les rebelles du M23, qui ont repris les armes à la fin de l’année 2021, ce que le Rwanda dément. Le Mouvement du 23 mars est un groupe militaro-politique créé en 2012 par les anciens dirigeants du Congrès national pour la défense du peuple qui représentait les intérêts du peuple banyamulenge (des Tutsis ethniques).
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