Il s’était proclamé le chantre de la lutte contre la corruption. Mais six ans après son arrivée au pouvoir, la corruption semble bien résister aux mécanismes d’éradication mis en place par Patrice Talon et son gouvernement. La preuve est donnée cette semaine encore avec trois cas de prévarication et de mauvaise gestion annoncés au FNDA, SIRAT, ANATT… Une nouvelle preuve que le dispositif semble être éprouvé. Patrice Talon a-t-il réussi sa lutte contre la corruption ? La réponse est oui pour certains mais non pour d’autres.
Et chaque catégorie de personnes ne manquera pas d’arguments pour sa réponse. Les premiers diront sûrement que le dernier classement de Transparency International(TI) crédite le Bénin d’un honorable 78è rang au plan mondial, 4è au plan africain, avec une note de 42/100 au cours du classement de 2021. Et que mieux, le Bénin est sur une bonne dynamique depuis 2018 où il a amélioré ses scores. Les seconds ne manqueront pas de parler de la floraison des cas de détournement et de corruption dans les agences et sociétés d’Etat comme preuve évidente de la montée de la corruption malgré les mécanismes et les discours sur le caractère impitoyable de la lutte contre la corruption. Ils diront peut-être aussi que si la lutte était si efficace, il n’y aurait pas eu autant de cas. Ceux à quoi certains du premier lot répondront en disant que la vraie lutte c’est celle qui permet de détecter les cas et de punir les auteurs. Ceci dit, il faut tout au moins reconnaître que le discours de dissuasion menée par le pouvoir dans l’option de décourager les potentiels prévaricateurs n’a pas porté ses fruits. Si c’était le cas, on entendrait plus parler de mauvaise gestion ou de détournement dans l’administration publique. En effet, avec la création de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme(CRIET), on avait cru que le gouvernement avait trouvé un bon moyen pour dissuader tous les agents indélicats. Tant les premières condamnations de cette juridiction avaient donné l’émoi et la panique générale par la lourdeur et la sévérité des peines attribuées aux personnes condamnées. On a donc senti une sorte de panique, une « crietphobie » qui devrait amener les uns et les autres à avoir une relation plus saine avec les deniers publics. Mais quelques temps après, les uns et les autres ont commencé à développer une sorte de résilience face à la menace que constituait la CRIET.
Une lutte à double vitesse ?
Beaucoup de spécialistes ont relevé assez de failles dans le mécanisme de lutte contre la corruption sous la rupture. Tant son approche que dans ses procédés, la lutte actuelle contre la corruption n’est basée que sur la dissuasion et la sanction. Il y a une Lire la suite dans le journal PDF
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