Le Tchad est aujourd’hui à un tournant décisif de son histoire socio-politique. De violents heurts ont éclaté dans la matinée de ce jeudi 20 octobre à N’Djamena la capitale du Tchad. Ces manifestations spontanées surviennent suite à l’appel de l’opposition de battre le pavé pour protester contre le maintien de Mahamat Idriss Déby comme président de la transition. Pour rappel, la transition en cours au Tchad vient d’être prolongé pour deux ans, et Mahamat Déby a prêté serment il y a quelques jours au niveau de la cour constitutionnelle. Dans la foulée, le président de la transition a nommé Saleh Kebzabo, l’opposant historique, comme nouveau Premier Ministre.
Mahamat Déby restera donc président du Tchad jusqu’à l’organisation des prochaines élections démocratiques. L’opposition politique avait vivement contesté la reconduction du fils Déby au plus haut sommet de l’État et c’est ainsi qu’une série de manifestations fut annoncé. Ce jeudi 20 octobre a marqué la première journée des manifestations contre le pouvoir de la transition. Rappelons que le rassemblement de ce jour avait été interdit par les autorités. Bravant ainsi cette interdiction, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues pour faire entendre leurs voix.
Les forces de l’ordre ont déployé d’énormes moyens pour contenir la foule. Très vite, la situation a dégénéré et des échauffourées ont éclaté. La police a eu recours au gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Des barricades ont été dressées à divers endroits de N’Djamena avec des pneus brûlés qui jonchaient les principaux axes routiers. Pour le moment, aucun bilan de cette journée très chaude n’a été dévoilée. Sur son compte Twitter, l’opposant Succès Masra, leader du parti Les Transformateurs, a indiqué ceci : « Ils nous tirent dessus. Ils tuent notre peuple ». Les prochains jours s’annoncent tendus au Tchad.
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