Hong Kong est une zone administrative spéciale chinoise située dans le sud-est du pays. Elle a été secouée par des manifestations entre mars 2019 et début 2020. Les manifestants protestaient contre l’amendement de la loi d’extradition par le gouvernement de Hong Hong. Le mouvement de protestation s’est arrêté avec l’apparition de l’épidémie de la Covid-19. Depuis lors, les autorités chinoises ont fait voter une loi qui punit toute dissidence . De nombreux activistes politiques et personnalités de la société civile ont été arrêtés. Les autorités locales de Hong Kong ont aussi adopté dans la foulée une législation faisant de l’insulte à l’hymne national chinois, une infraction passible de peine d’emprisonnement.
Pour avoir agité un drapeau britannique de l’époque coloniale
C’est cette loi qui a visiblement été appliquée à Paula Leung, une journaliste en ligne de 42 ans. La justice de Hong Kong lui reproche d’avoir agité un drapeau britannique de l’époque coloniale pour célébrer la victoire de l’athlète Hongkongais ‘Edgar Cheung au fleuret lors des JO de Tokyo en juillet 2021. Leung a été condamnée à 3 mois de prison hier jeudi 10 novembre pour insulte à l’hymne national chinois qui retentissait lors de la remise de médaille à Edgar Cheung. Les Hongkongais n’avaient pas l’habitude d’entendre l’hymne chinois en de telles circonstances. L’utilisation de l’hymne national chinois – « Marche des volontaires » – pour marquer la victoire de l’athlète était controversée car c’était la première fois que cet hymne était utilisé lors d’une cérémonie de remise de médailles olympiques pour un athlète de Hong Kong. Lorsque le véliplanchiste Lee Lai-shan a remporté la seule autre médaille d’or de Hong Kong, aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996, « God Save The Queen » avait été joué et le drapeau colonial britannique de Hong Kong, hissé.
Paula Leung avait agité le drapeau colonial britannique dans un centre commercial où un grand écran diffusait la cérémonie de remise de médailles. L’accusée a plaidé coupable lors de son procès. Elle a cependant fait savoir qu’elle souffrait d’autisme et éprouvait des difficultés à apprendre. La journaliste de 42 ans est devenue la première Hongkongaise à être emprisonnée pour avoir « insulté » l’hymne national chinois. La victoire de Cheung a été considérée par beaucoup comme une percée pour les athlètes de Hong Kong et un rare moment d’unité dans une ville qui a été secouée ces dernières années par des manifestations anti-gouvernementales
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