L’Arabie saoudite a annoncé lundi 28 novembre un projet de nouvel aéroport à Riyad. Baptisé Roi Salmane, du nom du souverain actuel, le futur aéroport international accueillera 120 millions de voyageurs d’ici à 2030 et 185 millions d’ici à 2050. L’aéroport permettra entre autres de stimuler le tourisme en Arabie saoudite, et de positionner le royaume comme un hub de connexion entre les différents continents. Riyad, la capitale de l’Arabie saoudite, poursuit un cap : accueillir 15 à 20 millions d’habitants d’ici 2030, et se placer dans le top 10 des plus grandes villes économiques du monde. Une ambition issue du « Plan Vision 2030 » porté depuis 2016 par le prince héritier du royaume Mohammed ben Salmane (MBS). Pour rappel, ce projet vise à diversifier l’économie du pays pour le préparer à l’après pétrole.
Les réformes du plan prévoient notamment de faire de Riyad, et de la monarchie pétrolière plus globalement, l’une des destinations touristiques les plus populaires au monde. L’objectif étant d’attirer plus de 100 millions de visiteurs d’ici 8 ans sur tout le territoire national. Pour y parvenir, l’Arabie saoudite veut notamment se positionner comme un hub de connexion entre tous les continents. Cette stratégie s’illustre pleinement dans le nouveau projet annoncé par Mohammed ben Salmane lundi 28 novembre dernier : la création d’un nouvel aéroport à Riyad. L’infrastructure de 57 kilomètres carrés vise à « stimuler le transport, le commerce et le tourisme », indique l’agence de presse officielle SPA.
Nommé « Roi Salmane », en référence au souverain Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, le futur aéroport international doit accueillir 120 millions de visiteurs d’ici 8 ans (185 millions à l’horizon 2050). Il devrait être aussi en mesure de traiter 3,5 millions de tonnes de fret d’ici à 2050. Les autorités du pays n’ont pour le moment pas communiqué le coût du chantier.
La capitale saoudienne est aujourd’hui desservie par l’aéroport international Roi Khaled, qui a accueilli 26 millions de passagers en 2019. Il faut se rendre à Jeddah, ville côtière au bord de la mer Rouge, pour retrouver l’aéroport le plus fréquenté du pays. Des millions de pèlerins musulmans y atterrissent chaque année pour se rendre à la Mecque. A travers son aéroport international Roi Salmane, l’Arabie saoudite entend rivaliser avec ses voisins Doha et Dubaï, qui, grâce à leur compagnie Qatar Airways et Emirates, sont aujourd’hui des poids lourds du transport aérien mondial.
Le futur aéroport sera par ailleurs la base d’une toute nouvelle compagnie aérienne, RIA, qui concurrencera ses homologues du golfe en transportant jusqu’à 5 millions de tonnes de fret chaque année à l’horizon 2030. Visant 150 destinations à travers le monde, RIA se positionnerait déjà fortement sur le marché du transport de passagers long-courrier. Des négociations avancées sont notamment en cours avec Airbus pour la livraison de 40 appareils A350.
Si le contrat avec Airbus se confirmait, il permettrait de relancer les grosses commandes d’avion long-courrier, segment dont les ventes peines à redécoller suite à la Covid-19. De quoi booster l’activité industrielle du groupe aéronautique toulousain et donc l’emploi dans les usines de fabrication. Une bonne nouvelle quand on sait que l’économie française est actuellement mise à mal (covid-19, inflation, crise énergétique…)
De leurs côtés, les autorités saoudiennes profiteraient du savoir-faire hexagonal dans la construction d’avions. L’aéronautique est en effet l’un des grands fleurons de l’industrie française, et de nombreuses entreprises auront l’occasion de collaborer avec le royaume de MBS pour développer l’aéroport mais également toutes les infrastructures environnantes.
Et les contrats risquent d’être nombreux puisque l’Arabie saoudite souhaite tripler son trafic annuel pour atteindre 30 millions de passagers en transit d’ici à la fin de la décennie, contre moins de quatre millions aujourd’hui. Pour ce faire, le premier pays exportateur de brut au monde prévoit d’investir au moins 100 milliards de dollars dans l’aviation d’ici 2030. Objectif : s’imposer comme une plaque tournante internationale du secteur, et ajouter 75 milliards de dollars à son PIB.
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