Une fois encore derrière les barreaux depuis le 20 décembre dernier, le journaliste d'investigations sénégalais Pape Alé Niang a entamé une grève de la fin qui a rendu son état de santé très critique. Ainsi, l'acteur du 4e pouvoir connu pour ses critiques contre le gouvernement en place a été évacué à l'hôpital principal de Dakar. Dans un premier temps, Pape Alé Niang avait été interpellé et déposé en prison 6 novembre dernier pour « diffusion de documents militaires de nature à nuire à la défense nationale, des documents notamment liés à la convocation de l’opposant Ousmane Sonko devant la justice début novembre ››. Il lui est également reproché la « divulgation de fausses nouvelles ».
Le patron du site d'informations Dakar Matin, Pape Alé Niang avait été mis en liberté et placé sous contrôle judiciaire le 14 décembre 2022. Cependant, une nouvelle fois, il a été déposé en prison pour n'avoir pas respecté les termes de son contrôle judiciaire. ‹‹ Il est reproché au journaliste ses propos dès sa sortie de prison dans un « live » de Mollah Morgun ainsi que des » accusations tendancieuse » contre le directeur général de la police nationale, le commissaire Seydou Bocar Yague ››, d'après la presse locale. Pour le concerné, toutes ses arrestations témoignent ‹‹ d'un acharnement et d'une persécution abominables de la part du pouvoir sénégalais qui a décidé de (le) faire taire à tout prix ››.
Son arrestation n'a pas manqué de susciter des réactions au sein des fédérations de journalistes ainsi que dans l'opinion publique. ‹‹ Nous nous souvenons tous qu'à sa première élection le président Macky Sall a formellement annoncé qu'aucun journaliste ne serait en prison au Sénégal pendant son exercice du pouvoir ›› avait déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF). Notons que la république du Sénégal est classé 73e sur 180 au dernier classement sur la liberté de la presse établi par RSF en 2022. Comparativement à l'année 2021, le pays de Macky Sall a perdu 24 places dans ce classement.
